Sommaire
EDITORIAL
1.Le dossier
noir de Yahoo!
ENJEUX
2.
Slashdot contre Microsoft.
3.Qui veut du minitel mobile?
4.Qu'est
ce que l'affiliation?
5.Le journalisme indépendant sur le net: polémique
sur Brill Content.
6. Va te faire napstériser.
LES CONTENUS
7.Diderot.
Internet au Sud.
8.Whatis, dictionnaire de l'internet.
9.TheHungersite.com: les clics qui coupent la faim.
10.Verizon
les saoule.
VU D'AILLLEURS
11.Le
financement des portails.
BILLETS
12.Tout
le monde noos aime.
13.C'est
logique, c'est absurde.
ON A LU
14.Emmanuel
Kant et le numérique.
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EDITORIAL
1.Le dossier
noir de Yahoo!
Dans deux affaires,
Yahoo! contre la LICRA et Multimania contre l'UEJF, les juges ont rendu
une décision qui nous semble appropriée, et qui est précisément
celle à laquelle nous avions appelée dans notre septième
numéro: Multimania a été relaxé et Yahoo condamné.
Ces deux affaires ont en commun le contexte néo-nazi, mais elles
se différencient nettement, par le fond et, surtout, par le comportement
des deux sociétés.
Premièrement, seule l'affaire Multimania/UEJF concernait la liberté
d'expression et ses limites. Au contraire, dans l'affaire Yahoo/Licra,
il s'agit bien de manifestations pratiques des courants néo-nazis,
sous forme de commerce d'objets "nostalgiques" de l'hitlérisme.
Si, sous couvert de mondialisation, on veut imposer aux démocraties
le commerce d'objets nazis, pourquoi s'arrêter en si bon chemin,
et ne pas leur imposer aussi les rassemblements néo-nazis (légaux
dans certains pays), ou les armées privées néo-nazies
(tolérées dans certains états américains)?
Le comportement de Yahoo! n'est en rien caractéristique de la "conception
américaine de la liberté". Contrairement à
ce qui se dit souvent, la propagation de la haine raciale n'est pas légale
aux États Unis; son interdiction est simplement moins stricte qu'en
France ou en Allemagne.
Deuxièmement, alors que Michel Meyer, le patron de Multimania,
avait pris de nombreuses initiatives pour fermer le site révisionniste,
Yahoo! non seulement participe au commerce néo-nazi, mais en bénéficie
à travers son site d'enchères Yahoo.auctions. La vérité
est cruelle, mais simple. Yahoo! gagne de l'argent avec le commerce d'objets
nazis. Sa complicité est avérée.
Il est d'ailleurs de notoriété publique que Yahoo! refuse
même de prendre les dispositions nécessaires pour faire respecter
sa pseudo charte contre la haine raciale. Son attitude a suscité
les critiques de l'association américaine " Anti Defamation
League" et du site Hacktivists.
Les réactions à propos de l'affaire ont été
assez significatives.
Il faut souligner que ZDNet, malgré ses liens avec Yahoo!, a rendu
compte objectivement de cette affaire.
Yahoo.France a essayé d'obtenir de Yahoo! des garanties, et effectue
un tri sur son propre site.
Malheureusement, Philippe Guillanton, son directeur général,
a un peu gâché tout cela en s'interrogeant doctement: "devons-nous
aller au delà du libre arbitre des utilisateurs en disant ce qui
peut être accessible ou ce qui ne doit pas l'être?".
Curieux, ce goût des managers pour la métaphysique: on discourt
sur la liberté d'expression, puis, un cran plus haut, sur le libre
arbitre; mais les faits parlent plus clairement: il s'agit banalement
de commerce, par des néo-nazis pour des néo-nazis, c'est
à dire des adeptes du "à mort le libre arbitre!".
La décision de justice, sauf erreur, n'est pas signalée
aux lecteurs de Yahoo! ni de Yahoo.France.
Une nouvelle fois, l'Association des fournisseurs d'accès et de
services internet (AFA) a fait preuve d'un corporatisme inquiétant
en utilisant un de ses arguments favoris: tout cela va nuire aux sites
français (comprenez: aux grands opérateurs). Suivez le raisonnement:
les pays totalitaires, les dictatures tireront parti de cette décision
de la justice française pour fermer, via les prestataires techniques,
l'accès aux sites français qui ne seraient pas conformes
à leurs consignes.
Ainsi, les libertés des pays démocratiques doivent être
mises sur le même plan que les mesures de censure et de répression
des pays "non démocratiques", pour ne pas limiter
les profits des opérateurs techniques. La liberté d'expression
est placée sous le signe du donnant-donnant, de la réciprocité
commerciale. Vous êtes bien sûrs de ne pas confondre la liberté
du cyberespace et le règlement du salon mondial de la machine-outil?
Il est assez intéressant de constater ici une dérive de
l'argument mondialiste selon lequel aucune décision ne devrait
être prise sur l'internet qui puisse nuire à la couverture
internationale du réseau.
Certains groupes sont devenus experts dans ce double langage. Eux-mêmes
tentent par tous les moyens de privatiser et de fermer l'internet. Mais
en même temps, ils exigent que les "frontières"
du monde entier soient ouvertes à leurs produits en ligne.
Nous sommes partisans à la fois d'un espace public mondial libre
et largement ouvert ainsi que d'un marché des biens et prestations
le plus ouvert possible. Mais on nous fera difficilement croire que le
deuxième produit automatiquement le premier. C'est un peu dur à
passer pour les opérateurs, mais c'est pourtant simple: dans le
cas concret, la liberté de commerce dans sa version Yahoo! est
l'ennemi le plus évident de notre propre liberté de communication,
de la liberté tout court. Les menaces des mollahs iraniens ou des
bureaucrates chinois ne justifient en rien la complicité commerciale
avec les néo nazis.
--
Edgar Lulle --
Sources:
[http://www.zdnet.fr/actu/inte/a0013375.html]
article du 11/03/00
[http://www.transfert.net]
article de Julie Krassowsky du 24/05/00
[http://cyberie.webdo.ch/]
Clics officiels:
Anti Defamation League [http://www.adl.org]
[http://www.licra.com]
Clic interne:
"Affaires en cours, ne pas tout confondre. Soutien à Altern"
[http://altern.org/19clics/Numero07/2000-04-07.htm#15]
|
ENJEUX
2.Slashdot
contre Microsoft.
Le conflit qui oppose Slashdot et Microsoft est un cas d'école.
L'affaire est assez compliquée, et mérite d'être
présentée. Slashdot est le plus important des forums américains
indépendants, proche dans son orientation des mouvements pour
le logiciel libre et la source ouverte. Il coopère en particulier
avec Andover, un site militant pour Linux et les logiciels libres. Une
discussion s'est ouverte sur Slashdot à propos des qualités
de Kerberos, un logiciel à standard ouvert, adapté par
Microsoft. Comme on s'en doute, les commentaires étaient assez
peu favorables à la firme de Bill Gates.
Microsoft a donc imaginé d'envoyer aux modérateurs de
Slashdot un courrier leur enjoignant de supprimer les contributions
concernant "son" Kerberos. L'argumentation utilisée
est remarquable. Ces intervenants auraient violé le nouveau "Digital
Millenium Copyright Act", soit en recopiant les notices techniques
de Microsoft, soit en mettant des liens entre leurs commentaires et
le texte des notices techniques.
Slashdot a fait appel à un avocat, et publie sur son site le
courrier de ce dernier à Microsoft.
Le conflit présente plusieurs aspects: l'appropriation
par une société d'un standard ouvert, le droit de citation
de telles spécifications, le droit d'établir un lien,
la volonté d'imposer aux gestionnaires des forums une responsabilité
sur les messages, et, derrière tout ça, l'opposition entre
les logiciels libres et Microsoft, aussi bien que l'opposition entre
l'internet ouvert et l'internet fermé auquel Microsoft aspire
depuis le début.
On notera que si Microsoft devait obtenir gain de cause sur les liens,
c'est tout le fondement hypertextuel du web qui serait remis en cause,
comme nous l'avons indiqué à propos de la Charte du Geste.
Il est peu probable que Slashdot, qui bénéficie, aux États-Unis
d'une excellente notoriété, se plie aux exigences de la
bureaucratie Microsoft. Robin Miller d'Andover et Michael Chaney (qui
avait "sauvé" la messagerie Hotmail de Microsoft
à Noël 99) soutiennent Slashdot. Wired, Salon, et plusieurs
titres de la presse nationale américaine ont la même position,
et leur réaction rappelle l'affaire eToys en décembre
dernier. Pour l'instant, le conflit n'a pas encore été
porté devant les tribunaux.
--Francis
Linart--
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3.Qui veut du minitel mobile?
Le Wap,
semblait-il à lire les gazettes, allait révolutionner l'internet.
Cela montre bien le peu de compréhension que la plupart des commentateurs
ont de ce qui se passe. Cela montre aussi le caractère "polysémique"
du mot internet, à qui l'on peut faire ainsi dire tout et n'importe
quoi. Techniquement, c'est de l'internet. Le WAP utilise la capacité
du protocole IP à passer "au dessus de tout" (en
anglais "IP over all") et donc à s'accommoder
techniquement de la norme GSM. Mais on peut très bien imaginer
un Minitel multimédia sous IP. Les intranet d'entreprises ne sont
pas autre chose. Mais l'internet désigne aussi un espace de routage
ouvert, avec des adresses universelles. Et, là, cela n'a rien à
voir avec ce que le Wap nous prépare.
C'est d'abord France
Télécom qui essaye de vendre aujourd'hui comme de l'internet
mobile du Minitel mobile. Qu'on en juge: les terminaux vendus sous les
marques Itinéris et Ola seraient verrouillés "en dur"
et ne donneraient accès qu'aux services proposés par France
Télécom. SFR-Cegetel-Vivendi s'apprêterait à
faire la même chose.
Voilà qui
mériterait une bonne petite régulation... Il y a bien en
effet risque de distorsion de concurrence et menaces sur le pluralisme
et la diversité. Car si je veux, moi, aller sur le site d'Havas,
qui appartient à Vivendi, avec un mobile de France Télécom?
Pourrai-je? Et pourquoi ne pourrai-je pas?
Il y a là,
sans doute, abus de position dominante. Enfin, on a les Microsoft que
l'on peut.
--
Marc Saltivert --
|
4.Qu'est ce que l'affiliation?
Comme pour la syndication,
le concept n'est pas nouveau. Il s'agit de faire du consommateur un vendeur.
Vous proposez d'abonner vos amis à votre magazine préféré
et vous recevez un cadeau. Vous devenez représentant(e) de produits
en plastique célèbres que vous décrivez à
vos ami(e)s au cours de longs goûters savoureux et vous touchez
un pourcentage sur les ventes. Etc.
Là encore,
l'internet change la donne. Vous pouvez agrémenter votre site de
différents programmes d'affiliation en intégrant des liens
adéquats dans vos pages. L'exemple le plus souvent donné
et le plus évident est celui des livres. Vous renvoyez vers le
site de vente en ligne d'un libraire et vous touchez une commission à
chaque vente, voire à chaque clic. Vous aviez un site de partage
de conseils ou de connaissances, un site d'information ou d'opinion, un
simple site de souvenirs de vacances, vous entrez directement dans la
grande famille des prescripteurs commerciaux.
La différence
est de taille. Elle pose de nombreuses questions, auxquelles, une fois
de plus, on se gardera bien de répondre:
- Des questions de déontologie. Quand un ami me conseille un
livre, il a rarement une commission sur le livre en question. Ou alors
je demande à mon libraire.
- Des questions juridiques. La loi audiovisuelle en discussion au parlement
prévoyait en deuxième lecture à l'Assemblée
nationale des mesures d'identification différentes selon que
le site était à des fins professionnelles ou non. Un site
avec des liens d'affiliation est-il toujours, jamais, ou parfois à
des fins professionnelles? En cas de conflit entre l'acheteur du produit
et le fournisseur, quelle est la responsabilité de l'intermédiaire
affilié qui s'est changé en représentant de commerce?
- Des questions financières et fiscales. BOL a décidé
de ne rémunérer que les affiliés constitués
en société. Et les associations?
Les portails proposant
différents programmes d'affiliation sont nés. On en trouve
pour n'importe quoi. Est-ce la naissance d'un nouveau mode de distribution
réticulaire ou une mode qui passera? À suivre dans 19clics.
--
Pierre Bastogne --
5.Le
journalisme indépendant sur le net: polémique sur Brill
Content.
Une polémique
intéressante se déroule en ce moment aux États Unis,
à l'initiative de Matt Welch, un des principaux rédacteurs
de OJR, Online Journalism Review. Welch reproche à Brill's Content,
un magazine papier et un site de critique des médias et de leurs
"contenus" (livres, articles, émissions) d'avoir
fait entrer au capital de "ContentVille" des groupes
comme NBC ou CBS.
L'objet de la critique est assez simple: quelle confiance le lecteur peut
il avoir dans les critiques de Brill's Content, si certains des ouvrages
examinés sont édités par des sociétés
qui, directement ou indirectement, sont propriétaires du site?
L'affaire a pris du relief, Brill ayant embauché comme médiateur
une des consciences du journalisme américain, Bill Kovach, que
Matt Welch met sérieusement en boîte.
Cette polémique pose toute une série de questions sur le
web-journalisme, et le journalisme spécialisé sur la société
de l'information. A tel point qu'une question finit par se poser: y a-t-il
un journalisme indépendant sur le net?
Le point clé est évidemment le financement des publications.
En France, les journaux
imprimés sont grosso modo financés par quatre sources à
peu près égales: la vente, les aides de l'état, les
annonces, la publicité. Sur le net, la quasi totalité des
publications sont gratuites, et les aides de l'Etat réservées
pour le moment aux adaptations de la presse papier. Le "business
model" de la presse en ligne doit donc être trouvé
ailleurs: publicité, affiliation, commerce électronique,
vente de contenus aux autres sites
La presse papier est difficilement rentable; mais, aujourd'hui, la presse
électronique ne l'est jamais.
Les règles de la publicité prennent donc une très
grande importance. La situation se complique encore du fait de la concentration
qui règne dans la nouvelle économie, et dont la fusion d'AOL
et de Time Warner reste le meilleur exemple. En France, dans le cadre
de la "convergence", des sociétés comme
Vivendi, France Télécom, Lagardère regroupent contenus,
technologies et tuyaux. Toutes les formes de traitement des contenus -
des annuaires et moteurs jusqu'aux sites éditoriaux des portails
- peuvent donc être suspectés d'orienter prioritairement
le lecteur vers la consommation des services maison.
En particulier, la presse, en ligne ou non, qui traite de l'internet et
de la société de l'information rencontre de sérieuses
difficultés pour asseoir son indépendance: comment avouer
que tel cédérom ne vaut pas un clou alors qu'on propose
un moyen pour l'acheter en ligne? Comment reconnaître que tel gros
investisseur s'est royalement planté, alors qu'il vous offre régulièrement
20% de votre budget de publicité? Comment critiquer les services
catastrophiques de tel prestataire technique alors qu'il appartient au
même groupe que vous?
Toutes ces questions
devraient être débattues plutôt que de pratiquer la
politique de l'autruche, et de sous estimer à ce point l'esprit
critique des internautes, comme c'est le cas aujourd'hui.
En guise de conclusion, très provisoire, une suggestion au Geste,
l'organisme qui regroupe les principaux éditeurs de presse en ligne:
puisque vous proposez une charte qui veut prendre en compte les besoins
des utilisateurs, pourquoi ne pas y intégrer une information rigoureuse
sur l'indépendance (ou la dépendance) des sites d'information?
-
-Francis Linart - -
Clics officiels:
[http://ojr.usc.edu/content/story-cfm?request=342]
[http://www.brillscontent.com]
6.Va
te faire napstériser.
Ce que nous appellerons désormais l'affaire Napster, du nom du
logiciel et de l'entreprise qui l'a développé et distribué
(cf. 19clics n°2), est passionnante et son issue aura des conséquences
importantes sur l'évolution de la conception de la propriété
intellectuelle dans l'univers numérique.
La société Napster est sous le coup de plusieurs attaques
en justice, d'une part de la puissante RIAA (Record Industry American
Association), les producteurs de disque; d'autre part d'artistes comme
le groupe de rock Metallica ou le rappeur Dr. Dre.
L'affaire a ses rebondissements et ses mises en scène. La plus
spectaculaire est pour l'instant la remise, au siège de la société
Napster, par un des rockers de Metallica, Lars Ulrich, le batteur, d'un
dossier de 60.000 pages contenant les coordonnées électroniques
de plus de 300.000 internautes suspectés par le groupe d'avoir
échangé illégalement des copies numériques
de leurs morceaux. Il est curieux et choquant que personne n'ait pensé
à demander à Metallica comment ils s'étaient procurés
les listes en question... Les comptes "Napster" des suspects
ont été bloqués par la société, ce
qui a entraîné de nombreux grincements de dents.
Moins spectaculaire mais plus redoutable est sans aucun doute l'attaque
en règle de la RIAA contre Napster, inaugurant ainsi le dernier
texte réglementaire en date sur la propriété littéraire
et artistique, le fameux Digital Millenium Copyright Act, voté
en 1998 aux USA et déjà connu sous les initiales de DMCA.
Ce texte, que certaines sociétés d'auteur françaises
citent parfois en exemple, a déjà été utilisé
par l'église de scientologie pour tenter d'interdire des sites
la critiquant. La clause invoquée dans le cas de Napster est celle
qui consiste à punir lourdement celui qui fournit aux utilisateurs
les moyens de contourner les dispositifs techniques mis en place par les
titulaires de droit pour protéger leurs uvres. De plus, la
RIAA tente d'étouffer la start-up (pas vraiment sans le sou, cependant),
sous un déluge de procédures l'obligeant, comme au poker,
à "suivre" ou à se retirer. 19clics lance à
cette occasion un néologisme: se faire napsteriser! La défense
de Napster va dans deux directions, qui semblent, malheureusement pour
cette société, contradictoires. Elle revendique d'une part
les exceptions prévues par le DMCA pour les simples transporteurs
de contenus, en gros les fournisseurs d'accès et les compagnies
téléphoniques. Elle plaide d'autre part qu'aucun fichier
de musique ne passe par ses serveurs et qu'elle n'est donc pas responsable
de ce que font les utilisateurs de son logiciel. La réplique est
imparable, comment peut-elle être à la fois transporteur
et non transporteur...
En fait, peu importe. Dans le magazine Salon, le juriste Eric Boehlert
rappelle qu'en 1984 la justice avait débouté les studios
d'Hollywood contre Sony et son Betamax. Ceux-ci voulaient faire interdire
les magnétoscopes au prétexte qu'ils pouvaient servir à
faire des copies illégales de films. Plus récemment, la
même RIAA avait attaqué la société Diamond,
qui fabrique et commercialise le baladeur numérique MP3 Rio, au
même prétexte. Elle avait perdu. Tout espoir n'est pas perdu
pour Napster... D'ailleurs, ce n'est pas tant qu'on aime Napster. Son
procédé est intelligent mais il confine au parasitisme sans
grande création de valeur ajoutée.
Si l'on pousse le raisonnement plus loin, on peut se demander si, aujourd'hui,
les détenteurs de droits laisseraient Vint Cerf et quelques autres
inventer les protocoles techniques de l'internet. On peut même imaginer
une nouvelle de science fiction où ceux-ci paieraient un cybertueur
à remonter le temps pour empêcher George Boole de poser les
bases du codage numérique. Car, le plus formidable outil de contournement
des dispositifs techniques de protection des uvres, c'est l'internet
lui-même. Un outil qui a été conçu par des
savants pour faciliter l'échange, l'expression et la communication
ne pourra jamais être entièrement adapté au commerce.
Comme le montre très bien le magazine C'NET, ce qui est possible
pour la musique le sera ensuite pour les films, pour les jeux vidéo
et pour les logiciels... C'est bien ça, interdisons l'internet!
Tiens, voilà une bonne idée
-
-Pierre Bastogne - -
Source:
[http://www.salon.com/tech/feature/2000/05/09/napster_lawsuit/index.html]
Clic interne:
"Napster : le frisson du MP3": [http://altern.org/19clics/Numero02/2000-01-02.htm#9]
|
CONTENUS
7.
Diderot. Internet au Sud.
Conception éditoriale claire, volonté évidente de
faire dans le concret, le site Diderot a été réalisé
par l'UNITAR dans le but de "renforcer les capacités des pays
du Sud et d'utiliser les nouveaux médias pour favoriser la diffusion
des savoirs".
L'Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR),
créé en 1965, est une institution autonome au sein de l'Organisation
des Nations Unies.
Le site, présenté comme une bibliothèque multi-disciplinaire,
propose 7 chapitres, eux-mêmes divisés en nombreuses rubriques.
Les premières permettent aux utilisateurs débutants de s'initier
aux usages courants du réseau via des articles détaillés,
des supports de cours ou des études de cas. Plusieurs guides, dont
certains adaptés à l'auto-formation, sont proposés
en introduction
Des cours théoriques et pratiques, comme "Les techniques
de cryptographies" ou "PGP (Pretty Good Privacy)",
le logiciel de chiffrement à double clé, abordent des problèmes
plus complexes.
Suivent des sujets destinés aux ingénieurs tels que: choix
des techniques de télécommunication, connectivité
des zones rurales, gestion des réseaux, choix des logiciels et
des procédures
Droits et Démocratie, Logiciels libres, Enjeux au Sud, ces thèmes
sont chacun abordés de la façon la plus complète
possible et renvoient à d'innombrables sites de références.
Une logithèque, véritable bibliothèque de logiciels
classés en trois catégories, libres gratuits et partages,
rassemble les outils indispensables aux internautes, utilisateurs comme
fournisseurs de service.
Enfin une remarquable rubrique intitulée "adresses utiles",
et centrée pour l'instant sur l'Afrique uniquement, offre un guide
substantiel des fournisseurs d'accès jusqu'aux gestionnaires des
domaines nationaux classés par pays évidemment.
Diderot, produit d'une collaboration entre l'UNESCO, l'UNITAR et l'IRD
(Institut de Recherche pour le Développement) est aussi un bel
exemple de partage des compétences au sein d'une équipe
constituée d'ingénieurs, chercheurs, universitaires et professionnel
du multimédia; une centaine d'experts proposent des réponses
aux questions posées par le développement de la société
de l'information.
Un cédérom contient l'ensemble des documents présents
sur le site (à l'exclusion des dernières mises à
jour). La liste des organismes diffusant ce cédérom est
bien sûr mentionnée.
-
-Catherine Ficat - -
Source:
[http://www.francophonie.org/liaison/]
Clic officiel:
[http://diderot.rio.net/]
|
8.
Whatis, dictionnaire de l'internet.
Whatis
est l'exemple même d'un site utile construit sur une idée
apparemment simple.
C'est un dictionnaire des notions spécifiques de l'internet, comprenant
plusieurs centaines d'articles.
La recherche alphabétique, directement ou par feuilletage du dictionnaire,
fonctionne bien. Mais le site propose aussi plusieurs parcours thématiques.
Par exemple, le parcours "Cyberculture" regroupe les
chapitres suivants: cyberculture, organismes, idées et sujets,
tous les "cyber-quelque choses", tous les "virtual-quelque
choses", et technologies du futur.
Les articles sont le plus souvent rédigés de manière
consistante et bien documentée.
L'article "société de l'information", par
exemple, comprend une définition encyclopédique, une référence
à la déclaration du G7 de 1995 qui popularisa la notion,
une allusion à Mac Luhan, et une définition interne à
IBM. L'article renvoie ensuite aux textes du G7, et au site de la Commission
Européenne.
Whatis comprend aussi une initiation générale à l'Internet.
Le site peut être utilisé par des débutants mais aussi
bien par des enseignants, des journalistes, et quiconque souhaite approfondir,
dans une perspective américaine, mais pas américano-centrée,
sa culture de l'internet.
Whatis figure régulièrement dans le groupe de tête
des classements américains des sites.
Exclusivement en anglais.
--
Edgar Lulle --
Clic officiel:
[http://whatis.com/]
|
9.TheHungersite.com:
les clics qui coupent la faim.
Une planisphère
sur laquelle des pays clignotent, une phrase choc: "Toutes les
3,6 secondes, quelqu'un meurt de faim; 75% sont des enfants de moins de
cinq ans" et un seul bouton central: "Donate free food.
click here". Telle est la page d'accueil de theHungersite.com,
site récemment primé dans la rubrique "activiste"
par deux prix américains.
Quoique rendue méfiante par le "free" et les doubles
flèches pour "click here", je prends ma souris
à deux mains et je clique...: "merci d'avoir donné
un bol et demi de nourriture de base à une personne qui a faim,
payée par... les logos de quatre sponsors." Et si je recommence,
est-ce ça fera trois bols? Non, à moins de recommencer le
lendemain. Bon, plus bas on m'invite à faire quelques achats en
ligne pour aider à combattre la faim dans le monde: une cinquantaine
de sites de commerce électronique s'engage à reverser jusqu'à
15% des sommes achetées au Programme Alimentaire Mondial des Nations
Unies. Zut! là il va falloir acheter par carte, alors je rebrousse
chemin et me rabat sur une opération promotionnelle pour le mois
de juin. Objectif: aider à rassembler un demi-million de "cups
of food" pour le même programme des nations-unies. Pour
cela il suffit de s'abonner à une lettre d'information. Chaque
abonné rapporte 5 bols de nourriture. Et si on s'abonne deux fois,
est-ce qu'on fait 10 bols?
Ce site qui fonctionne
sur le mode de l'affiliation est développé par la société
américaine Greatergood dont le slogan est "achetez et aidez
à changer le monde". En l'espace de deux semaines, les
doses offertes sont tombées d'un bol trois-quart à un bol
et demi, et pour la lettre de 10 bols à 5 bols, ce qui laisserait
à penser que les concepteurs ont eu les yeux plus gros que le ventre
ou que de petits malins se sont mis à cliquer systématiquement
une fois par jour pour faire craquer les sponsors. En tout cas, ce principe
s'étend, avec l'ouverture début mai de therainforestsite.com.
Même graphisme et fonctionnement avec peu ou prou les mêmes
sponsors. Au lieu de donner des bols de nourriture, on offre quelques
mètres carrés de forêt au Nature Conservancy's Adopt
An Acre Programme pour la sauvegarde de la forêt tropicale.
Dans thehungersite.com,
la faim dans le monde devient une notion abstraite assortie de quelques
statistiques. On vous garde dans l'univers-lien des sites de commerce
électronique occidentaux (il serait sûrement très
mal vu d'acheter en ligne des fèves de cacao à un producteur
ivoirien), mais on absout votre culpabilité à coup de bols
envoyés grâce à vos clics.
Si l'activisme consiste à cliquer courageusement sur les mots "free"
et "click here" alors tous les internautes sont des militants
et bientôt tous les problèmes de la planète seront
résolus. Chic!
--
Maya Kalsé --
Clics officiels:
[http://www.thehungersite.com]
[http://www.greatergood.com]
10.Verizon
les saoule.
Une fois encore, les hackers américains - en l'occurrence
2600 - appellent à la mobilisation des internautes soucieux de
liberté d'expression, et encore une fois à travers le dépôt
de nom de domaine.
Les fils de l'affaire sont plutôt comiques. Verizon est le nom du
nouvel opérateur de téléphonie américain issu
de la fusion entre Bell Atlantic et GTE. D'énormes budgets publicitaires
ont été investis et d'ici quelques temps, des millions de
personnes risquent d'avoir ce nom en tête.
Forts, disent-ils, de leur expérience avec les compagnies de téléphone,
les activistes du site 2006 veulent déposer le nom "verizonsucks.com"
que l'on peut se permettre de traduire par "verizon nous saoule".
Un salarié (schizo, sincère ou doté d'un réel
sens de l'opportunité) les double et fait déposer par sa
société le nom en question. 2006 dépose alors "verizonREALLYsucks.com".
Réaction immédiate de la compagnie, procédure judiciaire,
la lettre de l'avocat de Verizon est consultable sur le site de 2006.
Il est reproché à ces derniers une concurrence déloyale
et la violation de l'"anticybersquatting act". Cette
nouvelle législation rend explicite ce qui était implicite
dans la loi sur la propriété intellectuelle, elle interdit
l'enregistrement d'un nom de domaine qui pourrait prêter à
confusion avec une marque. Si 2006 ne fait pas marche arrière,
des poursuites seront entamées devant la cour fédérale.
Conclusion provisoire: une nouvelle opportunité de relance s'offre
à 2006 car les Américains peuvent, depuis peu, déposer
des noms de domaines de 63 caractères. Qu'a choisi 2006?
"VerizonShouldSpendMoreTimeFixingItsNetworkAndLessMoneyOnLawyers.com",
en bon français:
"VerizonDevraitPasserPlusdeTempsASOccuperDeSonReseauEtMoinsDArgent
AvecSesAvocats.com".
--
Rose Hermitage --
Source:
[http://www.lesnews.net]
du 11/05/2000
Clic officiel:
[http://www.2600.com/]
VU D AILLEURS
11.Le financement
des portails.
Dans un
précédent article, nous avons essayé de montrer en
quoi les récentes difficultés financières des sociétés
de la net-économie pouvaient s'expliquer en partie par les critères
incertains et les erreurs d'évaluation des investisseurs.
Dans CNet News, Sandeep Junnarkar met l'accent sur un autre risque, une
sorte d'effet domino qui pourrait affecter l'économie des portails
eux-mêmes.
En réalité, la notion de portail recouvre deux types bien
différents de services: celui de fournisseur d'accès, qui
se rétribue grâce à ses abonnés, et celui de
fournisseur de contenus, qui se rétribue par la publicité,
ou la commission sur les ventes. La notion même de portail consiste
à croiser les deux activités: plus grand est le nombre d'abonnés,
plus importante est la rémunération sur les contenus ou
autres services. En corollaire, les sites de services, de commerce électronique
ou de contenus ont intérêt, pour toucher une clientèle
importante, à figurer sur les portails les plus importants.
Les difficultés rencontrées par certaines sociétés
"point com", soit à la bourse, soit directement
sur le marché, les ont amenées à revoir à
la baisse le budget de marketing qu'elles consentaient aux portails. Drkoop,
un site médical très populaire, s'est trouvé incapable
de payer à AOL les 89 Millions$ qu'il lui devait sur quatre ans.
AOL a dû, pour se rembourser, entrer dans le capital de Drkoop.
Les alliances de marketing entre portails et sociétés de
commerce électronique sont nombreuses: Lycos avec Cdnow et AutoConnect,
Yahoo avec Cdnow et Autoweb, AOL avec Musicmaker, 1-800-Flowers et Homestore.
La vulnérabilité des portails aux difficultés du
commerce électronique est très variable. AOL est de loin
le plus solide. 70% de ses revenus proviennent de ses abonnés,
et il multiplie les accords avec les sociétés de l'économie
classique, comme Coca Cola. A l'inverse, certains portails sont fondamentalement
dépendants des revenus marketing des sociétés de
commerce électronique; pour eux, l'effet domino est un risque réel.
On considère généralement que cette situation devrait
entraîner une concentration encore plus grande en faveur des trois
premiers portails (AOL, Yahoo et Lycos), au détriment des trois
suivants (Alta Vista, Go.com, le portail du groupe Disney, et NBCi).
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-Francis Linart - -
Source:
[http://news.cnet.com]
article de Sandeep Junnarkar. 3 Mai 2000.
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BILLETS
12.Tout le monde
noos aime.
Les publicitaires
et autres stratèges en communication nous font, ce printemps,
une poussée totalitaire et sectaire qui serait inquiétante
si elle n'était tout simplement idiote.
C'est d'abord "le
Monde" vénérable qui lance un portail sur le thème
"tout le monde" avec des slogans en jeux de mot du
type: à qui faites vous confiance, à tout le monde...
On ne saurait trop inciter notre quotidien du soir, le vrai, à
aller voir de plus près ce que les gourous électroniques
du Canal Saint Martin font de sa ligne éditoriale.
C'est ensuite la
bonne vieille Lyonnaise câble qui se donne des airs à deux
"o" dénoncés très justement par
kasskooye. Des adultes urbains, qui se donnent l'air intelligent dans
des fauteuils confortables, voient passer des slogans lénifiants.
Que ne faut-il
pas faire pour paraître branché!
Que les lecteurs
de 19clics se rassurent, Nous, c'est pas noos et on n'est pas non plus
tout le monde...
--Pierre
Bastogne--
13.C'est
logique, c'est absurde.
La net-économie
révèle, comme ces sophismes que l'on s'échange en
classe, des absurdités logiques de premier ordre. La dernière
en date semble bien être le loto gratuit.
Tout le monde connaît
le principe de la loterie. Beaucoup d'appelés payants, peu d'élus
gagnants. Les statistiques de gain permettent à l'organisateur
du jeu de constituer un bénéfice.
Dans la net-économie,
l'internaute fidélisé est évalué, selon les
chiffres, et selon la façon dont il est "qualifié"
(ciblé), entre 50 et 300 Francs.
Vous croisez les
deux propositions et vous parvenez à la loterie gratuite. L'internaute
va sur le site de loto, remplit sa grille. Pour la valider, et pour tout
paiement, il doit cliquer sur un bandeau publicitaire. Au passage, on
peut bien évidemment lui extorquer quelques données personnelles
bien juteuses.
C'est un des avatars
des programmes d'affiliation décrits plus haut.
On ne vous donnera
pas l'adresse du site en question. Ça non!
--Pierre.Bastogne--
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ON A LU
14.Emmanuel Kant
et le numérique.
La volonté
d'étendre le pouvoir des éditeurs sur les uvres au
détriment à la fois des auteurs et du public s'appuie aujourd'hui
sur une mise en scène du numérique comme barbarie: d'un
côté, pillage des uvres, et de l'autre, saccage de
l'ordre juridique établi à la fin du XVIIIème siècle
qui a permis d'organiser des relations civilisées entre l'auteur,
l'éditeur et les lecteurs. Difficile pour les partisans de la liberté
sur l'internet d'avoir à se mesurer encore à Beaumarchais,
Victor Hugo, Vigny et
Emmanuel Kant.
En 1995, les Presses
Universitaires de France firent paraître un livre qui, au premier
regard, celui du lecteur qui se promène dans une librairie, se
présentait comme un ouvrage d'Emmanuel Kant, intitulé "Qu'est
ce qu'un livre", et fort de 170 pages. Même un lecteur
aussi ignorant de philosophie que je le suis ne pouvait manquer de s'étonner
que le public français ait été si longtemps tenu
dans l'ignorance d'un tel texte. En vérité, l'ouvrage comprenait
surtout une très longue introduction de Jocelyn Benoist (117 pages),
suivi d'un texte assez long de Fichte, et de trois courts textes de Kant
dont un extrait de la Doctrine du droit, intitulé "Qu'est
ce qu'un livre?". Ce texte, qui donne pourtant son titre au livre,
est long de deux pages.
L'ensemble de la
publication cherche à enrôler la doctrine de Kant au service
de la lutte des éditeurs contre le "photocopillage",
et de la promotion de la "supériorité" du
droit d'auteur français.
L'introduction, débute sans plus de précautions par une
tentative d'établir comment la philosophie des Lumières
pouvait s'appliquer au "problème des photocopies".
J'étais donc assez anxieux de savoir ce qu'Emmanuel Kant pouvait
nous dire sur le numérique.
Pourtant la lecture des textes de Kant, en particulier "De l'illégitimité
de la reproduction des livres", réserve des surprises
assez réjouissantes.
Pour justifier l'obligation faite à l'éditeur de publier
le livre, en cas de décès de l'auteur, Kant écrit
ceci:
"Car il y a eu une affaire que l'auteur voulait faire avec le
public par son intermédiaire..."
"...l'éditeur ne possède le manuscrit que sous la condition
de l'utiliser pour une affaire de l'auteur avec le public;..."
"On ne pose pas ici au fondement un droit du public sur le manuscrit,
mais sur l'affaire faite avec l'auteur."
Pour le philosophe, le public des lecteurs avait des droits et ces droits
relevaient de "l'affaire faite avec l'auteur". L'éditeur
ne devait pas remettre en cause ce contrat de l'auteur avec son public.
Est ce que cette "affaire de l'auteur avec son public"
ne vous rappelle pas la problématique du libre dans la publication?
Pour se placer aujourd'hui dans la problématique de Kant, il suffit
de considérer que l'auteur partisan du libre a une affaire avec
le public, qui suppose des droits spécifiques des lecteurs, et
qui contraint les éditeurs individuellement ou collectivement.
En tout cas, l'éditeur n'est pas fondé à restreindre
le droit des lecteurs pour son seul profit puisqu'il n'agit que par délégation
de l'auteur.
Plus généralement, l'éditeur n'a pas à s'interposer
pour diminuer les droits du public, comme ceux de copie privée,
que le public tient de son propre contrat avec l'auteur.
Alors, s'il faut philosopher à partir de Kant, ce dont je suis
bien incapable, il faut se demander si l'auteur, l'uvre, le public,
tels qu'il les comprenait, n'ont pas été véritablement
transformés par le réseau, l'hypertexte et les nouvelles
formes de publication.
Mais s'il faut seulement citer un texte à l'appui de l'un ou l'autre
camp, désolé: Emmanuel Kant joue avec nous
--Edgar
Lulle--
Emmanuel Kant, "Qu'est
ce qu'un livre?" mars 1995, PUF, 55 FF.
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