Sommaire
EDITORIAL
1.
Leonardo di Proprio.
ENJEUX
2. Vivendi
passe au multi accès.
3. Kleline
sous la porte ?
4. Le retard
français sur l’internet: pas si simple.
LES CONTENUS
5. 50
millions au C.N.C., et moi et moi et moi...
6. CanalWeb,
gratuit pour qui ?
7. Quid
du Cnum du Cnam.
8. Marey
en ligne.
TECHNOLOGIE
9. Scol,
on s'y colle.
10. Le
livre électronique français à la une.
11. La
vidéo en poche.
12. La
caisse à outils de la recherche sur internet.
CULTURE WEB
13. Ananova:
Lara Croft du journalisme.
14. Solidarité
avec les victimes de la tempête.
LE BILLET
15. Le web fait
la pub.
LE PARCOURS
16. e-santé,
e-mortel ?
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EDITORIAL
1. Leonardo di Proprio
Ca devait finir par arriver en France.
La Transacia Corporation (noms de marque: Leonardo, Leonardo Partners,
etc) poursuit l’Observatoire Leonardo des Arts et des Techno-Sciences.
La première est un groupement de capitaux risqueurs, créé
en 95. La deuxième, une association culturelle connue depuis trente
ans. La plainte de la Transacia ne porte pas sur le nom de domaine (l’association
utilise pour son site le sigle olats). C’est une plainte pour contrefaçon
qui s’appuie sur le fait qu’évidemment les pages du site associatif
sont indexées «Leonardo».
La tentative de la Transacia illustre
bien l’irresponsabilité de certains milieux de la nouvelle économie.
Que deviendra l’espace public du
net, si les noms de marque doivent l’emporter systématiquement sur
ceux des personnes physiques, des organismes sans but lucratifs, des créateurs,
ou des lieux?
Au fond, la Transacia ne demande
pas moins à l’Olats que d’effacer de ses documents le nom qu’ils
ont toujours utilisé. Comme on ne voit pas bien quelle contrefaçon
il peut y avoir dans le monde réel, on assiste à l’invention
d’un nouveau délit (la contrefaçon produite par le bruit
des moteurs de recherche) au service d’une nouvelle censure. Et pour faire
bon poids, il est difficile de ne pas remarquer l’inégalité
des deux protagonistes et la menace qu’un tel comportement fait peser sur
l’indépendance du web: Leonardo le financier se spécialise
du côté des starts up de l’internet.
Il n’est pas certain cependant que
les initiateurs de cette démarche soient félicités
par leur employeur. L’affaire etoy/eToys dont nous parlions dans le numéro
2 de 19clics s’achève par la débâcle judiciaire du
vendeur de jouets. Un exemple qu’il n’est pas encore trop tard pour méditer!
--Francis
Linart--
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ENJEUX
2. Vivendi passe au multi accès
Si le rapprochement de Lagardère
et Canal+ avait été sensiblement éclipsé par
l’annonce AOL-TimeWarner, les commentateurs s’interrogeant en particulier
sur l’absence de perspective pour l’internet, les opérations récentes
pilotées par Jean-Marie Messier ne manquent pas d’envergure.
Premier temps: le 28/01/00,
on annonce le regroupement des activités internet de Vivendi et
de sa filiale Canal+, avec la création de Vnet. En soi, cette nouvelle
était déjà significative, car malgré le positionnement
«entreprise de la convergence», on attendait toujours de voir
un produit «internet-Messier». Vnet devrait donc regrouper
les sites de Canal Numédia, les portails d’Havas, et d’autres activités
internet du groupe. Au passage, Vivendi annonçait le lancement d’un
portail education.com, et de won, un portail pour les jeux en ligne.
Deuxième temps: le
31/01/00, un accord entre Vivendi et l’anglais Vodafone, première
compagnie européenne de téléphonie mobile était
rendu public. Par cet accord, Vivendi qui avait paru hésiter entre
Vodafone et Mannesmann, facilitait l’Offre Publique d’Echange de la première
sur la seconde.
Troisième temps: le
04/02/00, Mannesmann cédait à Vodafone, permettant à
l’accord de devenir effectif. L’opération, plus importante en capital
que la fusion AOL-TimeWarner, génère un mastodonte des télécoms,
numéro un en Grande Bretagne, Allemagne, Italie, numéro deux
en Espagne, et partenaire de SFR, le numéro deux français.
La naissance de ce groupe est probablement le signe le plus tangible du
déclin programmé des opérateurs nationaux, qui n’ont
pas mieux réussi sur le téléphone mobile que sur l’internet.
L’accord entre Vodafone et Vivendi
comprend en réalité deux aspects assez différents.
Le premier volet est un accord télécom qui permettra à
Vivendi de reprendre 7,5% de sa filiale Cegetel. En revanche, le rôle
de Vodafone dans SFR, où il est actuellement actionnaire minoritaire,
n’a pas été précisé, ce qui pourrait constituer
une menace pour Cegetel.
Le deuxième volet, plus innovant,
consiste à mettre en place un «portail multi accès»
détenu à 50% par chaque société. La doctrine
officielle, c’est le rassemblement des abonnés au mobile Vodafone,
à Canal Plus, et à SFR, soit 70 millions d’européens,
combiné à la plate-forme internet pour mobile de Vodaphone,
et aux contenus de Cegetel.
Le levier semble bien être
les services associés à la nouvelle génération
de téléphones mobiles.
On comprend que cette stratégie
puisse séduire les deux groupes: ils contrôleraient ainsi,
à la fois, l’accès, la communication téléphonique,
le contenu, et pourraient réaliser l’intégration des services
en amont. Quels services? tous ceux qu’autorise la technologie WAP, en
restant tout de même dans les limites physiques de l’objet téléphone:
informations pratiques, réservations, horaires, cours de la bourse,
commerce en ligne.
Il y a tout de même quelques
incertitudes, dont la première est l’ampleur de ce marché.
Personne ne conteste la rapidité du développement du mobile,
mais les utilisateurs sont ils prêts à payer pour tous ces
services, en plus du prix de l’appel sur le portable, non négligeable?
En tout cas, voilà un modèle
économique bien différent de celui qui prévaut sur
l’internet actuel, où on ne peut pas dire que ni Vodafone, ni Vivendi
aient vraiment fait leurs preuves. Jean-Marie Messier veut contourner l’internet
actuel, mais est ce vraiment le bon moyen d’en maîtriser le développement?
Le téléphone ou l’ordinateur
(ou la télé)? Voilà un débat qui a autant d’avenir
que de passé, et qui rappelle furieusement la problématique
du minitel, le minitel ouvert sur le monde si longtemps promis par France
Télécom. Pour le moment, s’agissant de l’internet, Vivendi
voudrait succéder à Bertelsmann au sein d’AOL Europe.
--Francis
Linart--
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3. Kleline sous la porte?
Kleline est une petite entreprise
spécialisée dans le paiement sur l’internet. Portée,
poussée par la Compagnie bancaire, puis au fil des fusions, Paribas
et maintenant BNP-Paribas, ce dernier préfère privilégier
la solution de paiement en ligne adopté par le GIE Cartes bancaires:
Cybercomm. Kleline va fermer.
Ce qui est intéressant, dans
l’histoire, c’est que Kleline, c’est aussi la startup modèle de
l’Atelier de la Compagnie bancaire Paribas B.N.P. et de son animateur très
médiatique Jean-Michel Billaut, gourou du commerce électronique
à la française. Cela dit, peut-on lui reprocher de n’avoir
pas prévu ou pas pu empêcher le renversement de stratégie
du groupe qui l’emploie?
On dit bien que les voyantes ne
voient rien de ce qui les concerne.
--Pierre
Bastogne--
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4. Le retard français sur l'internet:
pas si simple
Le feuilleton du retard français sur l’internet est une véritable
corvée pour les chroniqueurs.
La référence la plus souvent utilisée est le nombre
absolu de foyers connectés, et le ratio par rapport à la
population globale. La dernière enquête de GfK pour Sciences
et Vie Micro ne plaira pas aux partisans de la thèse du rattrapage.
Le retard français se serait en effet creusé en 1999. 10,7
% des foyers français sont connectés; britanniques: 18%,
allemands: 22%, néerlandais: 32%. De ce point de vue, la France
aurait un an de retard sur la Grande Bretagne, et au moins trois ans par
rapport aux Etats-Unis.
Une première remarque: le nombre absolu et la part de
foyers connectés n’ont pas la même signification. La part
de foyers connectés est une sorte d’indice de niveau de vie. Il
y a d’ailleurs dans cette notion de retard une sorte de moralisme, ou d’impératif
de développement assez détestable. En tout cas, c’est le
nombre absolu de personnes connectées qui est la base du développement
technologique, et de l’offre de services et de contenus. Il faut donc d’abord
comparer les pays qui ont une population voisine.
Deuxième remarque: il n’est pas sûr que le retard
français visible n’en cache pas un autre, moins visible, et qui
pourrait être à l’origine de certaines stratégies industrielles.
Un scénario assez vraisemblable serait que la France ne rattrape
pas son retard sur l’internet classique avant que se soient développés
les accès par téléphone mobile, consoles de jeux et
télévision. C’est d’ailleurs ce qu’évoque l’étude
de GfK. Auquel cas, les industriels français pourraient être
tentés de court-circuiter l’internet actuel. Stratégie risquée,
avec de nombreuses conséquences «culturelles», qui ne
manque pas de rappeler l’épisode du minitel (à propos, quand
vont ils basculer définitivement nos minitelistes?), mais qui pourrait
bien expliquer le pas de sénateur de certains investisseurs français.
Bref, le retard alimente le retard.
--Francis
Linart--
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LES CONTENUS
5. 50 millions
au C.N.C., et moi et moi et moi...
Catherine Trautmann l’a dit à
Autrans à l’occasion des rencontres françaises de la société
en réseau: « il y aura cette année une enveloppe
de 50MF pour l'aide aux contenus sur l'internet.» 50 Millions,
même si c’est moins que le tour de table de CanalWeb, c’est toujours
bon à prendre.
Pour qui, pour quoi, comment, c’est
plus difficile à dire et il faudra attendre la mi-février
et le salon cannois du Milia pour en savoir davantage. Rien sur le site
du C.N.C., rien sur le site du ministère de la culture et de la
communication. Le suspense est bien entretenu.
Affaire à suivre, donc. Il
reste espérer que ces 50 millions auront plus d’impact que n’a eu
l’ouverture du fonds d’aide au multimédia sur les contenus en ligne,
en 1996. Cette fois-ci, on nous l’a promis.
--Pierre
Bastogne--
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6. CanalWeb, gratuit pour qui?
CanalWeb, l’opérateur de
télévision sur le Web, est devenu la coqueluche de l’internet
français. La société fondée par Jacques Rosselin,
créateur de Courrier international, après un peu plus d’un
an d’existence, a réuni 72 millions de francs en fonds propres auprès
de différents investisseurs. Objectif déclaré: se
développer à l’international.
Ce succès fait rêver
tous les jeunes «net-entrepreneurs» de la place. Qu’ils restent
prudents... Les dirigeants de CanalWeb ne sont pas de parfaits inconnus.
Jacques Rosselin a pour lui d’avoir créé une entreprise de
presse rentable, ce qui est suffisamment rare pour être remarqué
des investisseurs. De plus, il s’est entouré d’un groupe de professionnels
expérimentés qui connaissent beaucoup de monde. Jean-Francis
Bretelle, le nouveau président du conseil de surveillance de la
société était le directeur financier d’Yves Saint-Laurent...
et Pierre Bergé est parmi les bonnes fées du projet. Denis
Fortier, chargé du développement international, était
auparavant à l’INA, avant encore chez Bruno Bonnel, le patron d’Infogrammes
Entertainment. Il connaît bien les deux mondes de l’audiovisuel et
du numérique. Bref, CanalWeb n’est pas une startup qui sort d’un
garage de banlieue, ou alors le garage est très luxueux.
Aujourd’hui, CanalWeb revendique
200.000 spectateurs par mois pour un «bouquet» de 60 programmes
thématiques... Qui produit ces programmes? Pas CanalWeb, qui se
contente des les diffuser sur l’internet. Ces 60 programmes thématiques
sont réalisés par des bénévoles.
Pourrait-on imaginer une chaîne
de télévision avouer ne prévoir aucun investissement
dans la production? Sur le Web, c’est possible et ça marche, apparemment.
Utiliser, pour payer des contenus et des créateurs, une partie de
ce bel argent de la nouvelle économie de «l’internet-age»,
comme dit Jean-Marie Messier, aurait sans doute entaché le business-plan.
Dès lors on se prend à
penser que notre bonne vieille réglementation, qui oblige les chaînes
de télévision (les vraies) à investir dans la production
«fraîche», n’avait pas que des inconvénients...
--Pierre
Bastogne--
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7. Quid du CNUM du CNAM
Le Cnam annonce la naissance du Conservatoire Numérique des
Arts et Métiers : une bibliothèque numérique sur l’histoire
des sciences. Débuté il y a deux ans, ce projet a mobilisé
trois acteurs du Cnam: la bibliothèque, les chercheurs en histoire
des techniques et surtout le centre informatique du Cnam, le Cedric. Celui-ci
avait déjà gagné l’estime des internautes en initiant
l’ABU (Association des Bibliophiles Universels). Grâce au travail
de centaines d’anonymes qui maniaient le scanner ou effectuaient de la
saisie, une véritable bibliothèque de textes de la littérature
francophone avait ainsi été mise en place, bien avant Gallica.
Avec le Cnum, le Cedric s’attaque à la numérisation en mode
image: 42 ouvrages ont été numérisés, soit
21.298 pages de monographies sur l’électricité et le magnétisme
du 19ème siècle. Les prochaines pistes de développement
du Cedric porte sur l’interaction 3D avec les documents.
--Maya
Kalsé--
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8. Marey en ligne
Remarquable exposition en ligne: celle du double électronique
de l’exposition «Etienne-Jules Marey, le mouvement en lumière».
La conception éditoriale, intelligemment mise en œuvre, alliée
au choix de Laurent Mannoni, spécialiste reconnu et auteur de plusieurs
ouvrages sur Marey, nous permet une visite passionnante.
Trois entrées:
-
l’exposition, notons que le déroulement horizontal est particulièrement
bien adapté aux travaux de Marey
-
la visite thématique, beau design et solide documentation
-
la médiathèque, la plus attirante, avec 8 rubriques présentant
des documents rarement montrés comme la magnifique série
des «courants de fumées» (1.2.3.4) ou, pour les films
«danse du ventre par Sheldon (athlète américain)»,
ou encore «la double ellipse de l’insecte» pour les textes.
Un index des mots clés permet bien d’autres parcours à volonté.
L’exposition, conçue par la Maison du Cinéma et la Cinémathèque
française est également présentée à
la Fondation Électricité de France du 13 janvier au 19 mars
2000.
--Rose
Hermitage--
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TECHNOLOGIE
9. Scol, on s'y colle
Cryo-Networks, filiale pour les produits en ligne de Cryo, développe
et met à disposition gratuitement sur le Web un standard 3D pour
l’internet : SCOL.
On se souviendra des déboires de Cryo avec le Deuxième
monde promu par Canal Plus et de la séparation tendue des deux partenaires.
Cryo a continué de travailler sur la navigation 3D en ligne et le
résultat est assez convaincant.
Le téléchargement du module de navigation se fait rapidement
et son installation sur l’ordinateur est sans encombre. La navigation est
très intuitive et l’on est ravi de toutes les possibilités
qui sont offertes: mettre sa photo d’identité sur son avatar, dialoguer
en direct avec les avatars que l’on rencontre, écouter de la musique
en MP3, visionner un film... Tout ça dans 600 Ko, on peut saluer
la performance informatique.
Le secret ? Scol n’est pas seulement un logiciel, c’est aussi un langage
informatique spécialement inventé pour l’internet et pouvant
intégrer tous les standards du réseau, le HTML mais aussi
Real audio et Real Vidéo, par exemple. Très vite, on a envie
de créer son propre univers. Cryo-Networks propose des formations
à ses outils de création.
L’expérience est encore confidentielle mais ne demande qu’à
s’étendre. La technologie a déjà été
adoptée par la site de communautés «le Village».
Le plus simple, c’est d’essayer. C’est à la portée de tous
les ordinateurs et de leurs utilisateurs.
--Pierre
Bastogne--
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10. Le livre électronique français
à la une
Alors qu’aux Etats-Unis, la société Gemstar rachète
deux concurrents majeurs de l’e-book : NuvoMedia et SoftBook Press, la
société Cytale annonce la sortie du premier livre électronique
français du même nom. Née en 1998, cette société
a, entre autres initiateurs, un certain Jacques Attali.
Du point de vue technique, Cytale semble tenir la comparaison avec
les e-book d’outre-atlantique et se distinguer par une plus grande simplicité.
Bientôt présenté au Salon du Livre de Paris (17-22
mars), il devrait être commercialisé vers avril, pour un prix
qui varie entre 3000 et 4000F.
Cytale est un support qui permettra de lire sur un écran de
haute définition des livres. Ces livres seront téléchargeables
sur le site de Cytale qui devient par là diffuseur. Pour gagner
la confiance des éditeurs, celui-ci a mis au point un système
de cryptage qui empêche les copies numériques sauvages. Un
compteur permettra de connaître le nombre de téléchargement
et de reverser un pourcentage aux éditeurs des livres achetés.
Quelques mille titres seront disponibles au lancement de Cytale.
Ne nous méprenons pas, Cytale est un outil bien particulier
qui ne permet pas par exemple de télécharger n’importe quel
texte issu de l’internet. Ce n’est pas un ordinateur portable amélioré.
Il s’en distingue par une qualité d’écran exceptionnelle
et par des fonctions primaires (4 boutons). Néanmoins, l’ambition
est de développer des fonctionnalités nouvelles. Ainsi un
partenariat avec les éditions Bibliopolis vise à proposer
un véritable cartable électronique qui intègre un
manuel scolaire électronique et permette également la prise
de notes.
Cette émergence du livre électronique suscite plusieurs
interrogations:
-quelle est la pertinence de cet outil ?
-faut-il aligner la TVA du livre électronique (20,6%) sur celle
du livre papier (5,5%) ?
-que devient le métier d’éditeur ? Leur savoir-faire
est paradoxalement encore plus indispensable, car sans eux livres deviendraient
des « brouillons publics » pour reprendre un propos d’Alain
Cordier. L’édition hypertextuelle se cherche encore, et si les éditeurs
classiques ne s’y penchent pas, d’autres le feront à leur place.
--Maya
Kalsé--
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11. La vidéo en poche
La société PacketVidéo a remporté le prix
Innovation 2000, à Las Vegas, le 6 janvier dernier grâce à
son logiciel de diffusion de vidéo numérique sur téléphone
mobile et assistant personnel (du type palm pilot). Ce logiciel (format
de compression MPEG4) permet en effet de recevoir des avant-premières
de films, des actualités, d’organiser, à des fins professionnelles
par exemple, des visioconférences ou de visualiser les vidéos
des caméras de surveillance, tout ceci en haute qualité—dixit
PacketVidéo—dont le slogan est «n’importe quand, n’importe
où».
Associée à Intervu Inc, principal fournisseur de solutions
techniques de diffusion audio et vidéo, PacketVidéo espère
gagner les marchés grand public, européens et asiatiques,
soutenue en cela par Qualcomm.
--Rose
Hermitage--
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12. La caisse à outils de la
recherche sur l'internet
Les moteurs de recherche ne cessent
de se multiplier, et avec eux les statistiques de couverture du web, les
fonctionnalités toujours renouvelées, les découragements
des internautes. Les moteurs attirent non seulement les internautes en
recherche, mais aussi les sites qui se créent et souhaitent se faire
connaître. En celà, ils sont à la convergence d’enjeux
importants. Alta Vista a d’ailleurs bien essayé d’en profiter en
tentant de vendre l’emplacement dans la liste des réponses.
19clics a testé quelques
uns de ces outils.
-
WebHelp,
«de vraies réponses par de vraies personnes en temps réel»
A la différence des moteurs
de recherche ou annuaires, nul besoin de mot-clé sur Webhelp. Sur
la page d’accueil, vous voyez défiler presqu’en temps réel
les dernières questions posées par les internautes. A mon
tour. Je cherche des informations sur les jardins méditeranéens,
il suffit de saisir «how can I find pictures about mediteranean
gardens?». On me demande alors mon e-mail, et on me fait patienter
quelques instants avant que l’interlocuteur qui cherche pour moi se manifeste:
«Kalse, welcome and thank you for using WebHelp.com. Hello, I
am Lenny.» Pendant qu’elle cherche, je butine ailleurs. Ah !,
Lenny revient: «Sorry, I am not authorized to perform a search
on the topic you requested.». Désemparée, je réponds
«why?» et attends une explication qui ne tarde pas:
«Thank you, Kalse, for using WebHelp.com. Our engagement will
now be closed.». Comme pour remuer le couteau dans la plaie,
je reçois quelques minutes plus tard dans ma boîte aux lettres
une copie de notre conversation. Et je m’aperçois alors que ma question
comportait une faute d’orthographe. Probablement est-ce là l’explication
de mon échec. Je suis rassurée, mais un peu vexée
que Lenny ne l’ait pas relevée.
-
Karnak,
«la bibliothèque infinie du savoir»
Pour suivre l’évolution constante
du web et fournir aux internautes des informations récentes, Karnak
permet à chacun de se constituer une bibliothèque thématique
régulièrement mise à jour.
Le principe est simple. Vous créez
un compte (e-mail, login, mot de passe) qui vous permettra de choisir un
thème (au-delà d’un thème, le service devient payant).
Grâce à votre compte, vous définissez votre profil.
Karnak remplit votre bibliothèque (un thème=une étagère)
que vous pourrez consulter à partir de n’importe quel ordinateur
(les résultats sont stockés sur leur serveur). Pendant que
vous dormez, Karnak s’occupe pour vous de mettre à jour votre bibliothèque,
de vérifier les liens et de vous envoyer par mail, en continu, toutes
les nouveautés parues sur votre thème.
-
Copernic,
le moteur qui fait le ménage dans le résultat des autres
moteurs
Copernic 2000 (version gratuite)
est un logiciel que l’on télécharge et qui fonctionne avec
n’importe quel navigateur. Toute requête faite à Copernic
est passée à la moulinette de quelques 75 sources d’informations
constituées par d’abondants moteurs de recherche. Copernic se charge
de classer les réponses, de les recouper, d’éliminer les
liens périmés. Les résultats sont consultables hors
ligne, ce qui est un grand avantage pour la majorité des internautes
connectés par modem. Chaque requête peut être enregistrée,
et la même interrogation quelque temps plus tard ne fera apparaître
que les nouveaux sites pertinents apparus depuis. Des fonctions d’exportation
vers d’autres logiciels permettent de constituer utilement des listes thématiques
de sites web, c’est-à-dire des «servographies» (en référence
aux bibliographies).
-
Enfin,
l’annuaire des moteurs et répertoires de recherche francophones
Avec "Enfin" si vous tapez «jeu»,
vous obtiendrez les annuaires et moteurs spécialisés sur
les jeux. Outre la fonction d’interrogation, le site est un carrefour sur
tout ce qui concerne les fonctions de recherche sur l’internet: lettre
d’information «chasseurs de moteurs», liste des meilleures
listes de diffusion et groupe de discussion sur le sujet, interviews de
spécialistes sur le domaine, le top 5 des mots les plus recherchés...
A signaler, un entretien avec Olivier Andrieu, spécialiste dans
les outils de recherche et de référencement sur internet
et reponsable du site Abondance
qui édite également une lettre d’information intitulée
«Actu Moteurs».
-Maya
Kalsé--
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CULTURE WEB
13. Ananova: Lara Croft du journalisme
La société PA New
Media, assistée par des internautes zélés, est en
train de fabriquer la première présentatrice virtuelle qui
prendra ses fonctions en mars. Ananova sera égale à la moyenne
pondérée de toutes les suggestions d’internautes qui inondent
le site de leurs photos, conseils et désirs de tout poil. Dans un
premier portrait dévoilé au monde, Ananova ressemble à
Lara Croft et «son unité centrale se déchaîne
particulièrement quand elle écoute Oasis, les Simpsons ou
Mozart». Dans un renversement de situation réel/virtuel
puis virtuel/réél, les femmes ressemblant à Ananova
sont priées d’envoyer leurs photos sur le site.
Bientôt, le public pourra
choisir l’accent d’Ananova (évidemment, elle ne parle qu’anglais)
et chaque internaute recevra les nouvelles de son choix. Quant à
ceux qui concocteront les informations qu’Ananova ânonnera 24h/24
et 7j/7, il sont priés d’être «capables de donner
à Ananova sa personnalité unique». Ca promet!
--Maya
Kalsé--
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14. Solidarité
avec les victimes de la tempête: Bruno Oudet veut mobiliser l'internet
français
Aux rencontres d’Autrans, Bruno
Oudet, président du Chapitre français de l’Internet Society,
s’était appuyé sur l’exemple de la marée noire pour
lancer un appel à la solidarité en faveur des victimes de
la tempête. Dans le numéro 19 d’Internet Actu, il donnait
l’exemple de l’initiative du Château de Versailles. Il vient de créer
le site solidarite.com.fr qui donne de nombreuses informations sur les
dégâts de la tempête, les mesures, les actions de solidarité,
le problème du reboisement. Solidarite.com.fr insiste également
sur la situation des mal logés.
--Francis
Linart--
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LE BILLET
15. Le web fait la pub
La publicité envahit l’internet
français, certes. Mais la publicité pour l’internet déborde
maintenant vers les autres supports: affiches et écrans publicitaires
sur les chaînes de télévision, magazines, etc. Cependant,
les stratégies des publicitaires peuvent parfois paraître
paradoxales. Ainsi, trois campagnes récentes tendent à prouver
que l’internaute est un paresseux pervers et sans morale.
Paresseux et pervers, c’est BOL
qui a commencé avec ce slogan raffiné: «vous avez
le droit d’être une grosse feignasse!», le tout agrémenté
d’un poing inquiétant, habillé d’un slip kangourou pour exhibitionnistes.
C’est maintenant le tour de Houra, l’hypermarché en ligne de la
chaîne Cora, qui montre sur ses affiches une ménagère
paresseuse, dotée d’un énorme aimant entre les cuisses, attirant
à elle des objets phalliques et contondants: tire-bouchon métallique,
râpe à fromage et autres accessoires qui y prennent une allure
sado maso.
Dans les années 69, une marque
de margarine avait fait un flop avec le slogan: «Un préjugé
qui vous coûtait cher». Les Français n’aimaient pas
l’idée qu’ils aient des préjugés. Renault a coulé
une bonne voiture, la Renault 14, avec son slogan «la poire»!
Imaginez le profil de l’internaute qui mange de la margarine, roule en
R14 et fait ses courses chez BOL et Houra. Quelle image de soi!
Cela dit, c’est souvent de la publicité
mensongère. La seule excitation que peut provoquer le shopping sur
Houra, c’est celle que provoque la lenteur de l’affichage des pages et
des 25 clics qu’il faut pour sélectionner son paquet de café.
Quant à la paresse...
Voilà pour les pervers, mais
pourquoi sans morale?
Là, c’est une campagne télévisée
pour un site de ventes aux enchères. (Pas celui de Simone, l’autre).
La scène montre un immeuble en flammes et des pompiers qui déplacent
leur bâche salvatrice au gré des enchères lancées
par les habitants en passe d’être rôtis. Le slogan: «Si
vous voulez connaître la suite, allez sur www. etc.».
D’une part, c’est très bête.
D’autre part, c’est odieux! Cela a au moins une vertu: celle de montrer
et de dire exactement ce que l’on ne veut pas devenir.
--Pierre
Bastogne--
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LE PARCOURS
16. e-santé, e-mortel?
Il paraît que 2000 sera l’année
de l’e-santé en France. En attendant, faisons un tour d’horizon
aux États-Unis.
D’après l’Institut of Nutrition,
72% des internautes utilisent la toile pour se faire une idée de
leur état de santé. Non contents de trouver les symptômes,
leurs origines et les conséquences, les patients veulent aussi des
remèdes et là, cela peut devenir mortel. Certains sites,
après un questionnaire succinct (poids, âge, problèmes),
vendent des médicaments sans prendre en considération la
prise d’autres remèdes parfois incompatibles. La prise de médicaments
aux effets adverses est la 4ème cause de décès d’après
JAMA (Journal of American Medical Association). Les abus des pharmacies
en ligne sont tels que les américains réagissent et proposent
un projet de loi permettant à la Food & Drug administration
de vérifier les statuts des sociétés qui vendent des
médicaments en ligne. Actuellement les pharmacies réelles
obtiennent leur licence dans chaque État mais sans en référer
à la FDA. Les sites web, eux, devront présenter l’autorisation
pour vendre des médicaments en ligne. Depuis février 99,
le célèbre Amazon a investi dans la pharmacie en ligne à
hauteur de 46% dans le site Drugstore.com.
Toujours en ligne, mais réservés
aux professionnels, médicaments et fournitures médicales
sont vendus aux enchères. Une idée de Bergen Brunswig Corp.:
son site Pharmabid (sic) met aux enchères des produits médicaux
et pharmaceutiques (plasma, vaccins contre la grippe, seringues…) à
destination des médecins et des hôpitaux à des prix
fixés par le marché. Les produits les mieux vendus sont ceux
qui se périment rapidement et les prix décollent, pour le
plasma par exemple, dès qu’il y a des besoins urgents. D’autres
site proposent des équipements médicaux mais, seul Pharmabid,
met aux enchères des produits .
A propos d’enchères, eBay
a eu quelques frayeurs en laissant passer l’annonce d’un sinistre personnage
qui a proposé un de ses reins aux enchères (un seul car il
voulait garder le deuxième bien sûr). Les enchères
ont démarré à 25.000 dollars pour atteindre 5,75 millions
de dollars avant qu’eBay ne retire l’annonce. Le commerce d’organes est
un crime fédéral aux États-Unis, puni par une
peine de prison pouvant atteindre 5 ans ou une amende de 50 000 dollars.
Seul le don est légal.
En France, les obstacles au développement
des pharmacies électroniques sont nombreux:
en particulier, le Code de la Santé
Publique définit précisément les conditions d’exercice
de la pharmacie (art. L511 à L519) et seul un pharmacien peut vendre
des médicaments. En outre, la législation française
interdit la publicité sur les médicaments remboursés
auprès du grand public (Directive européenne du 31 mars 92,
Décret 96.351 du 14 juin 1996). Il semble difficile de vendre des
produits en ligne sans tomber sous le coup de cette réglementation.
Partout les risques d'auto-médication—ajouté
aux risques d'auto-diagnostic—suscitent de nombreuses inquiétudes.
Ces obstacles pourraient néanmoins être levés assez
rapidement puisqu’une pharmacie virtuelle peut être créée
par un pharmacien, comme les sites français ParaformPlus destiné
au grand public et Pharnet pour les pharmaciens. Leurs partisans ajoutent
que la fonction de conseil, à laquelle les pharmaciens sont attachés,
est tout à fait possible sur l'internet, outil très adapté
pour la personnalisation, par exemple par le biais d'e-mails sécurisés.
Par ailleurs, la délivrance de produits de parapharmacie est déjà
possible via l'Internet. Jean Parrot, président de l’ Ordre National
des Pharmaciens, farouchement opposé au développement incontrôlé
des pharmacies en ligne, reconnaît sur le site médical français
Medcost qu’internet pourrait «permettre de réaliser des
prescriptions à distance dans le cadre de la prise en charge d'un
patient déjà connu par un médecin donné».
La première conférence européenne de la santé,
organisée par l’Atelier de BNP Paribas, se tiendra le 27 mars prochain
à la Cité des Sciences et de l’Industrie, dans le cadre d’Intranet
2000.
--Rose
Hermitage--
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