Sommaire
EDITORIAL
1.
Echelon : le divin réseau.
ENJEUX
2. Une
nouvelle manière de publier : la source ouverte.
3. L'ART
boucle la boucle.
4.Artprice.com
: le marché de l'art sur le net.
LES CONTENUS
5. Annuaire
Wap francophone.
6. Le
SFMOMA prend le tournant de l'art en ligne.
TECHNOLOGIE
7. Babylon,
traducteur en ligne.
VU D'AILLEURS
8. La
croissance aux Etats-Unis : une question d'innovation et de chance.
CULTURE WEB
9. Rezo.Net,
le portail des copains s'intéresse à la nouvelle économie.
LE BILLET
10. L'idée
forte de Ford.
ON AURAIT PU...
11. Le
rachat de Caramail par Spray.
12. La
Recherche : Internet-Canal historique.
13. Le
canard pas très net
14. Tim
Burton.
LES CLICS DE NOS
LECTEURS
15. @folio,
un livre pour lire tous les livres
|
EDITORIAL
1. Echelon : le
réseau divin
Toutes les
professions ne ratent pas leur migration vers l’internet. La très
ancienne corporation des services secrets semble réussir la sienne.
Le 23 février, le parlement européen a levé un peu
du voile qui entoure Echelon, le mega système d’espionnage américain.
Encore que les internautes un peu curieux étaient au courant de
l’affaire depuis de nombreux mois, notamment grâce à echelonwatch.
Simultanément, circule avec de plus en plus d’insistance l’explication
selon laquelle le FBI serait à l’origine des attaques contre les
grands sites de commerce électronique en janvier : cette provocation
aurait pour but d’appuyer ses demandes d’un contrôle étatique
de l’internet. Un peu partout, les départements de défense
s’intéressent à Linux dont ils peuvent contrôler le
code source, pendant qu’on montre du doigt Microsoft et Lotus Notes.
La leçon
est simple : pour la guerre économique, comme pour l’économie
tout court, qui contrôle l’information contrôle le monde.
Echelon is
watching you. Il faut donc « watcher » Echelon. Pour y contribuer,
19clics fait appel à un consultant de réputation international.
Dans « l’art de la guerre », Sun Tzu distinguait cinq sortes
d’agents secrets : « les agents indigènes, intérieurs,
doubles, liquidables et volants ». Munis de cette grille, vous
devriez pouvoir participer en connaisseurs à toutes sortes de conférences
internationales, traiter avec vigilance vos mails, et décrypter
les clauses de vos contrats.
Sun Tzu disait
aussi : « Lorsque les cinq types d’agents secrets sont tous à
l’ouvrage simultanément…ils sont appelés le « divin
réseau » et ils constituent « le trésor d’un
souverain ».
--Francis
Linart--
|
ENJEUX
2. Une nouvelle
manière de publier : la source ouverte
Bien que le
mot fasse plutôt penser au nom d’une secte, c’est très certainement
une des innovations sociales et un des débats les plus importants
sur l’organisation de l’espace public de l’internet, et les nouvelles manières
de publier.
Derrière
la source ouverte, on trouve en réalité différentes
approches qui ne coïncident pas tout à fait : l’« open
source » stricto sensu, la « copyleft attitude », le
« slashdot style », et le domaine public.
A l’origine
de tout se trouve le projet Xanadu de Ted Nelson, l’inventeur de l’hypertexte.
Il s’agit non seulement de créer un vaste dépôt mondial
d’hypertextes, mais aussi de gérer les droits d’auteur, attachés
à chaque fragment des hypertextes. L’invention du web par Tim Berners
Lee popularise une forme simplifiée d’hypertextes en réseau,
mais il ne touche pas à la question du régime juridique des
textes.
Slashdot.org
est une association qui milite au départ pour les logiciels libres
et Linux.
En Juillet
dernier, les modérateurs des forums de Slashdot.org ouvrent un débat
à partir d’un article d’Albert Hybl, un bio-physicien de l’Université
du Maryland. Comme d’autres, Hybl préconise d’adapter aux textes
la démarche de l’accès au code source, caractéristique
des logiciels libres. L’auteur qui publie en source libre accepte que quiconque
réutilise gratuitement une partie ou la totalité de son texte
à quatre conditions : mentionner clairement la source, informer
de l’utilisation l’auteur ou un organisme désigné par lui,
ne pas tirer de profit économique de l’opération, et, en
cas de publication, recourir au système de la source ouverte.
Mais Hybl
propose d’aller plus loin. S’appuyant sur un projet d’Harold Varmus, le
patron de l’Institut National pour la Santé, équivalent américain
de l’INSERM, il envisage de mettre sur pied un système de publication,
qui remplacerait les comités éditoriaux des revues scientifiques
par un forum fonctionnant sur le modèle de shlashdot.org, bref une
publication en « slashdot style ». Ce débat a été
relancé par une initiative prise à l’automne par Lawrence
Lessig, professeur de droit à Harvard, et intitulée «
open law »
.
Le mouvement
pour le copyleft, la « copyleft attitude », est ce courant
qui, à travers différents dispositifs (source ouverte, licence
de publication ouverte, pré-publication et publication sur les forums)
essaie d’organiser à la fois l’écriture collective, en réseau,
et la libre utilisation des textes-sources.
Si le copyleft
est d’origine américaine, le courant pour le domaine public est
européen. Sa première manifestation est le forum néerlandais
organisé en 1998 par la « Society for Old and New Media »,
notamment Eric Kluitenberg, Geert Lovink et Reinder Rustema. Le projet
« The Public Domain.02 » vise à consolider l’espace
public de l’internet en construisant un secteur ouvert à tous les
usages, sauf les utilisations commerciales, comprenant des textes et des
logiciels d’auteurs vivants, et finançé par des ressources
publiques ou une taxe sur les télécommunications. En France,
Philippe Queau s’est fait le défenseur de l’approche du domaine
public.
Les partisans
du copyleft ont l’habitude de dire qu’il ne s’oppose pas au copyright,
au droit d’auteur, ce qui s’apparente un peu à un vœu pieux. En
tout cas, l’inverse n’est pas vrai.
--Francis
Linart--
|
3.L’ART boucle la boucle
L’actualité des télécommunications
en France, outre les pressions exercées sur France Télécom
pour ouvrir à la concurrence ce qui lui reste de monopole, c’est
la «boucle locale radio» et son dégroupage avec la clôture
de l’appel à propositions lancé par l’ART (Autorité
de régulation des télécommunications)
De quoi s’agit-il? La boucle locale,
c’est le dernier segment du réseau téléphonique, celui
qui relie le commutateur à l’abonné. Le plus souvent, cette
boucle locale est constituée de bonnes vieilles paires de câbles
de cuivre torsadées. La boucle locale radio remplace ces câbles
de cuivre par une liaison hertzienne.
Jusqu’à présent utilisée
pour raccorder des points difficiles d’accès ou des régions
avec un faible taux de pénétration du téléphone,
la boucle locale radio devient maintenant un enjeu majeur du développement
des télécommunications. Dans sa consultation publique lancée
en novembre 1999, l’ART donnait à cela quatre raisons principales:
-
la boucle locale radio facilite la mise
en œuvre de services multimédia et de nouveaux services grâce
aux hauts débits qu’elle permet;
-
elle est l'un des moyens pour stimuler
l'introduction de la concurrence dans la boucle locale;
-
la boucle locale radio peut contribuer
à la diminution du coût des prestations de service universel
dans certaines zones géographiques;
-
elle représente un marché
potentiel important.
Le 30 novembre 1999, l’ART a lancé
un appel à propositions pour l’attribution de licences pour deux
opérateurs nationaux dans les bandes 3,5 et 26 GHz, deux opérateurs
par région métropolitaine dans la bande 26 GHz et deux opérateurs
dans chaque département d’outre-mer dans la bande 3,5 GHz. L’appel,
clos le 31 janvier 2000, ménageait le suspense. France Télécom,
qu’aucun texte réglementaire n’empêchait de répondre
à cet appel, allait-elle faire une proposition, et dans ce cas,
quelle serait la réaction de l’ART, qui avait fait savoir qu’elle
ne souhaitait pas que France Télécom réponde...
La partie de bras de fer n’aura
pas lieu, ni le débat qu’elle aurait permis de susciter.
France Telecom a bien déposé
un dossier, fondant son argumentaire sur la nécessité d’aménagement
du territoire. La boucle locale radio, affirmait l’opérateur historique,
lui aurait permis d’assurer du haut débit sur l’ensemble du territoire,
y compris et surtout pour les zones rurales éloignées. Mais
France Télécom a déposé son dossier deux minutes
trop tard... Et l’ART ne l’a pas retenu. Les milieux «autorisés»
murmurent que France Telecom l’aurait fait exprès, se payant ainsi
une publicité à peu de frais.
Dans tous les cas, le citoyen-consommateur
ne peut que regretter. La «non»candidature de France Telecom
a cet appel a pour conséquence qu’un des enjeux retenu par l’ART
elle-même n’est pas pris en compte, rien de moins que celui de l’égalité
d’accès pour tous et l’on se demande bien quand et où le
débat démocratique sur ce sujet s’est déroulé
et s’est conclu.
--Pierre
Bastogne--
|
4.
Artprice.com : le marché de l'art sur le net
L’entrée
en bourse d’Artprice.com, le 21 janvier, a été un succès.
Certains commentateurs
ont souligné qu’il s’agissait de la première cotation d’une
société française véritablement « dot
com », c’est à dire qui ne soit pas, par ailleurs, S.S.I.I,
fournisseur de logiciels. Ce n’est vrai qu’à la condition de détacher
la société de sa maison mère.
En effet,
Artprice.com n’est pas tout à fait une start-up. C’est une filiale
de la société Le Groupe Serveur qui, depuis 1987, possède
toute une série de banques de données juridiques et judiciaires
(petites annonces). Le Groupe Serveur est l’exemple d’une société
qui a réussi son passage du minitel à l’internet.
Créé
à l’origine par un groupe d’historiens de l’art, Artprice.com a
acheté ses principaux rivaux internationaux. Il a aussi acquis récemment
Xylogic, une société suisse spécialisée dans
le développement de logiciels pour les Sotheby’s, Christie’s, et
autres sociétés de vente aux enchères. Il possède
aujourd’hui la plus grande banque de données de cotations d’œuvres
d’art dans le monde qu’il décline sur tous les médias : un
annuaire imprimé, un Cédérom, et le site internet.
L’objectif
d’Artprice.com est de contrôler l’information sur le marché
de l’art : prix des œuvres, transactions, clientèles. La stratégie
vise aussi à intéresser non seulement les collectionneurs
habituels, mais les simples amateurs, acquéreurs ponctuels d’œuvres,
en leur fournissant des informations sur les œuvres. L’internet est donc
le moyen de gagner ce public beaucoup plus large. Avec le développement
des enchères en ligne, et des ventes à distance, le marché
de l’art bascule dans le commerce électronique.
Bernard Arnault
qui s’intéresse à la fois au marché de l’art et aux
entreprises de la nouvelle économie a très logiquement pris
une participation, par le biais d’Europ@web, son fonds de capital risque.
Il y a plusieurs
manières de procéder pour une entreprise qui cherche du financement
: aides de l’état aux start-ups et crédits bancaires, tour
de table pour ouvrir le capital (exemple de CanalWeb), rachat ou échange
(Caramail et Spray), ou l’entrée en bourse. Ce dernier moyen est
le plus risqué parce que le résultat n’est jamais garanti,
que le prix de l’action peut être décevant, et que l’entreprise
ne peut éviter certaines prises de participation qui lui déplaisent.
Le succès
d’Artprice.com se mesure facilement : 20% de la société valait
33 MF en octobre 99 (c’est le prix payé par Bernard Arnault), et
140 MF, à l’issue de la première journée de cotation.
Après avoir acquis les commissaires-priseurs Philips et Tajan, et
pris une participation dans plusieurs sociétés de vente aux
enchères (iCollector, Aucland), Bernard Arnault occupe aujourd'hui
une position forte sur tous les segments du marché de l’art, qu’il
s’agisse de l’internet ou du «monde réel».
--Edgar
Lulle--
|
|
LES CONTENUS
5. Annuaire WAP
francophone
Le Groupe
Businext, spécialisé dans la création de nouveaux
modèles économiques et dans le secteur florissant des développeurs
Wap, annonce le lancement du premier annuaire Wap francophone.
L’annonce
est alléchante mais un peu grandiloquente, il s’agit pour l’instant
d’un recueil de 7 rubriques. Il est honnêtement précisé
que les sites wap français sont encore rares et qu’en conséquence
« l’annuaire » est complété par des sites en
anglais « dont le contenu peut être utile à toute
personne francophone comprenant la langue » (certes); ainsi la
rubrique actualités et médias compte-t-elle deux sites dont
un en anglais ; la rubrique informatique et multimédia en comprend
trois dont un aussi en anglais.
Cette petite
restriction faite, l’outil sera bientôt indispensable : le Wap disponible
sur les écrans des mobiles de troisième génération
est appelé à devenir le format universel de pages Internet
« allégées ».
Une star-up
allemande Manand Media, vient de créer un site dédié
(holiey.com) qui propose aux internautes de bâtir leur home
page sous Wap.
Le stockage
des adresses sous ce format, l’offre des informations et des services à
la consultation des internautes mobiles ont de beaux jours devant eux.
Parmi les projets récemment annoncés mais qui ne figurent
pas encore dans l’annuaire, citons l’AFP ou Allo Ciné.
--Rose
Hermitage--
|
6.
Le SFMOMA prend le tournant de l'art en ligne
La mise en
valeur de l’art virtuel supposant de nouveaux lieux d’exposition, le SFMOMA
(San Francisco Museum of Modern Art) a ouvert le 11 février sur
son site web une galerie virtuelle : la e-space. Les oeuvres n’y sont pas
encore nombreuses (6) et nécessitent au minimum Shockwave. On vous
conseille l’oeuvre intitulée « Day Dream » : les frames
s’y multiplient dans un univers de collages et de montages numériques.
Entrer dans la logique de l’oeuvre demande du temps et de l’attention:
concentrez vos clics sans quoi vous risquez de vous éloigner vers
des sites quelconques de l’internet. L’oeuvre se déploie au visiteur
s’il fait preuve de curiosité, s’il cherche les zones sensibles
de l’image. En fait, à l’inverse d’une galerie traditionnelle, ici
il faut toucher pour voir.
Toujours dans
le « but d’attirer l’attention sur ces technologiesnouvelles comme
mode d’expression et de création, et d’encourager ceux qui en explorent
les potentiels esthétiques », le SFMOMA décernera
le 11 mai prochain le SFMOMA Webby Prize for Excellence in Online Art.
Ce prix de 50 000 dollars récompensera de un à trois artistes
innovant du domaine de l’art en ligne. Les oeuvres primées seront
exposées dans la e-space. Ce nouveau prix est créé
en partenariat avec la International Academy of Digital Arts and Sciences
(IADAS) qui décerne à cette même occasion les Webby
Awards, ces oscars du web qui sélectionnent et récompensent
des sites classés par catégories. Le choix est fait par un
jury de professionnels et par les internautes. On s’étonne du peu
d’audace et d’originalité de la sélection 1999 affichée
sur le site de l’IADAS. Ainsi dans la catégorie Commerce on trouve
amazon.com et e-bay.com.
Espérons
que le prix du SFMOMA saura, lui, repérer de plus singuliers talents.
--Maya
Kalsé--
|
TECHNOLOGIE
7. Babylon, traducteur
en ligne
Babylon offre
en ligne deux outils très similaires qui permettent de faire de
la traduction de mots et non de pages web intégrales.
Babylon.com est
un traducteur en ligne. Vous n’avez pas besoin de télécharger
quoi que ce soit. La traduction se fait uniquement de l’anglais vers 8
autres langues (hébreu, chinois, allemand, français, italien,
japonais, portugais, espagnol). Vous saisissez votre mot (« e-mail
» par exemple) et vous obtenez immédiatement sa traduction,
munie d’une définition (« courrier électronique, méthode
de correspondance sur le réseau Internet »). Le dictionnaire
comprend plus de 3 millions de mots. D’autres services sont offerts : cours
des devises, fuseaux horaires et conversions métriques. Le logiciel
existe aussi en version hors ligne.
Il s’agit d’un
logiciel que l’on peut télécharger gratuitement et qui permet
de traduire les mots de sites de langue anglaise vers les 8 langues citées
plus haut.
Un astucieux
principe de démonstration en ligne permet de tester l’outil sur
un site quelconque. Concrètement, BabyloNet prend la forme d’un
bandeau ou d’une fenêtre (vous avez plusieurs options d’affichage)
et se superpose au site en anglais. Il suffit alors de sélectionner
la langue de destination, et le surlignage d’un mot en anglais du site
fait apparaître sa traduction dans Babylon.net.
Son utilisation
est très facile. En y regardant de plus près, on s’aperçoit
que l’outil s’adresse aux administrateurs de sites de langue anglaise.
Le logiciel est destiné à être intégré
dans leur site et à servir de traducteur aux visiteurs : «
enchantez vos visiteurs avec ce nouvel outil que vous leur offrez. Laissez
BabylonNet aider votre site à acquérir plus de visiteurs
et de ventes. N’oubliez pas que lorsque les utilisateurs comprennent ce
qu’ils lisent, ils sont alors en position d’acheter » ( !) Pour
achever de les convaincre, ou de les stresser, on leur signale que 55%
des internautes ne sont pas anglophones.
En conclusion,
ce traducteur est plutôt un dictionnaire dynamique.
--Maya
Kalsé--
|
VU D'AILLEURS
8. La croissance aux Etats-Unis : une
question d'innovation et de chance...
Le monde a les yeux rivés sur la croissance des États-Unis.
Durera, ne durera pas? Surchauffe? Reprise de l’inflation?
Fin janvier, dans le San Jose Mercury News, l’éditorialiste
Matt Marshall, mettait en regard deux analyses économiques de cette
croissance. Celle de Peter Leyden et de Peter Schvartz, coauteurs de «The
Long Boom: A Vision for the Age of Prosperity», qui donne aux entreprises
de la «Vallée», aux technologies et aux modèles
économiques qu’elles ont promus, un rôle essentiel. Celle
enfin de Anirvan Banerji, co-directeur du Economic Cycle Research Institute
de New York, pour qui cette croissance inégalée a été
en partie une question de chance et s’est appuyée sur la récession
que connaissait les autres pays industrialisés.
De l’innovation...
Les explications technologiques données dans l’article sont
assez banales. Par exemple, les progrès faits par Intel dans la
fabrication des microprocesseurs ont permis d’améliorer la productivité
du travail. Sun Microsystems et Cisco, en permettant une mise en
réseau fiable et performante et Oracle, dont les bases de données
ont joué un rôle essentiel dans le développement de
l’internet comme moyen de commerce électronique, ont renforcé
cette tendance. La productivité de l’industrie américaine
a augmenté de 2,5% par an depuis 1996, soit 1% de plus que la moyenne
sur 25 ans.
Ces progrès technologiques ont été soutenus par
de nouveaux modèles économiques fondés sur une idée
simple: toute personne ayant une bonne idée doit pouvoir trouver
le capital, la force de travail et les marchés nécessaires
pour la mettre en œuvre.
... et de la chance
Selon Anirvan Banerji, la croissance, pour une bonne part, n’a rien
à voir avec les innovations de la Silicon Valley. Elle s’explique
plutôt par la récession qu’ont connue les pays industrialisés
pendant toutes les années 90 et qui a permis aux États-Unis
d’importer des marchandises et des services moins chers et de juguler ainsi
la pression inflationniste. L’économiste new-yorkais pense qu’avec
la reprise au Japon, depuis 1999, cette période favorable risque
bien de se terminer et conduire la banque fédérale à
relever ses taux d’intérêt. Banerji concède cependant
un rôle essentiel à la Vallée: le développement
du marché de l’emploi, qui a permis de redonner confiance aux citoyens
et de relancer ainsi la consommation interne.
À suivre, donc.
--Pierre.Bastogne--
|
CULTURE WEB
9. Rezo.net, le portail des copains
s'intéresse à la nouvelle économie
Créé en novembre 1999
par Pierre Lazuly, ingénieur informaticien qui milite pour l’artisanat
des contenus sur le web, rezo.net est « un petit portail en bois,
modeste et génial ouvrant sur un espace non commercial ».
Il renvoie essentiellement à trois webzines « politiquement
décalés à gauche » : menteur.com, scarabee.com
et ornitho.org. La rubrique « Sources » est astucieuse, car
elle met à jour les sources citées par les différents
médias auxquels renvoie rezo.net.
En réaction à l’actualité
sur la netéconomie, dans la suite du dossier de Libération
du 14 février, ces trois webzines indépendants démarrent
une série d’articles sur la nouvelle économie.
Ce site s’est rendu célèbre
par ses « chroniques » cinglantes et humoristiques auxquelles
on vous conseille de vous abonner. Dans la dernière chronique, «Flagrant
délit », l’auteur s’intéresse à Alibabuy, le
premier site européen d’achats groupés. En essayant d’acheter
en ligne des enceintes, il montre qu’elles sont exactement au même
prix que dans n’importe quel magasin. A la suite de cet article, Alibabuy
enlève d’ailleurs le produit de sa vitrine et prie le menteur de
retirer ses liens vers son site.
Dans une deuxième chronique
sur la nouvelle économie, « L’inutile au meilleur prix »,
Pierre Lazuly décrit sa tentative d’achat d’une trottinette sur
le site de Clust.
Parmi les autres bons articles,
on vous signale « Internet existe aussi sans pub » qui indique
les logiciels qui permettent d’éviter les publicités et autres
bandeaux associés.
Consacré à la netéconomie,
le dernier éditorial de ce webzine mensuel s’intitule «les
friconautes débarquent ». L’auteur raconte dans le détail
le rendez-vous des capital-risqueurs qui se tient au Black Bean, rue Montmartre,
tous les premiers mardi du mois.
Dans le même style satyrique que
les deux précédents webzines, l’article «l’entreprenaute,
le capital-risque et ta mère : nouvelle économie, bientôt
tous en short » en taille un aux coureurs de start-up.
--Maya
Kalsé--
|
LE BILLET
10. L'idée forte de Ford
Ford a annoncé qu’il allait équiper d’ordinateurs connectés
à l’internet ses 300.000 employés à travers le monde
, pas leurs bureaux mais leurs domiciles. La belle idée.
Pour justifier son action, Ford donne deux raisons: la première,
donner l’accès le plus large au média planétaire,
la deuxième, constituer ses employés en une base internationale
d’observation de la «e-consommation».
Et le monde entier de saluer cette initiative si généreuse!
Ainsi, on aurait oublié tous les discours qui ont dénoncé
le paternalisme! Qu’adviendra-t-il de l’employé qui refusera d’être
équipé, de celui qui n’acceptera pas d’être observé
ou qui utilisera son équipement sans passer par le «portail»
de l’entreprise?
Les réglementations qui ont défini les barrières
entre la sphère privée et la sphère du travail ont
été sources de liberté. Attention au cyber-paternalisme
enjoué, il n’est pas certain que les travailleurs, à terme,
y gagnent beaucoup.
--Pierre
Bastogne--
|
ON AURAIT PU...
11. Le rachat de Caramail par Spray
On aurait pu vous parler du rachat
de Caramail par Spray. L’affaire a été abondamment commentée
dans toute la presse papier et électronique, le plus souvent dans
les mêmes termes : Spray achète la technologie Caramail, Caramail
achète son développement européen et international.
Les articles que nous avons lus
n’expliquent pas pourquoi les petites entreprises françaises de
l’internet semblent souvent avoir des difficultés à se développer
à l’international. Tropisme hexagonal? Poids des entreprises issues
de la télématique Minitel et peu habituées à
penser global? Conséquence du retard français? Sans doute
tout cela à la fois.
--Pierre.Bastogne--
|
12. La Recherche :
Internet-Canal historique
Signatures très respectables
au sommaire du « Spécial Internet » de la Recherche,
consacré à l’avenir du web : des pionniers, des ténors.
A lire : même si, sur les usages, les scientifiques apparaissent
classiquement introvertis, c’est quand même à eux que nous
devons le web.
--Edgar
Lulle--
Source : |
La Recherche/Spécial
Internet/Février 2000/Prix :40 F. |
|
13. Le canard pas
très net
Il y a des mises en page qui
valent tous les discours. La nouvelle rubrique du Canard enchaîné
« Pas très net » figure à la page « Canardages
». Elle est purement négative, à la différence
des rubriques livre, télévision, ou cinéma. La première
semaine, elle avait même pris la place de la rubrique consacrée
au Front national. Et, pour le lecteur distrait, un article insiste en
faisant l’éloge de l’éminent théoricien de la technophobie,
Jacques Ellul. Pépé, ton canard boîte !
--Francis
Linart--
Non-clic officiel : |
Le Canard enchaîné
du 23/02/00, page 5 |
|
14.Tim Burton
On aurait aimé vous parler
du premier des 26 épisodes du dessin animé que Tim Burton
doit réaliser et qui sera diffusé sur le site shockwave.com,
mais il n’est pas encore visible.
Deuxième clic infructueux
: le site officiel de Tim Burton est en complète reconstruction.
En attendant on peut y voir une animation du célèbre Stain
Boy («l’enfant tâche ») en shockwave et s’inscrire pour
recevoir des nouvelles de la prochaine mise à jour.
Patience donc.
--Rose
Hermitage--
|
LES CLICS DE NOS
LECTEURS
15. @folio, un livre pour lire tous
les livres
A la suite de l’article de 19clics
« le livre électronique français à la une »,
on nous signale un autre livre électronique français : le
@folio.
Né en 1996 à Strasbourg,
le @folio est depuis développé à l’Ecole Nationale
Supérieure des Arts et Industries de Strasbourg (ENSAIS) avec le
soutien de l’Anvar Alsace.
A la différence de Cytale,
le @folio permet de lire n’importe quel contenu texte présent sur
le web. L’objet se branche sur un ordinateur exactement comme une imprimante
et il suffit de faire « imprimer » pour voir le contenu transféré
sur le @folio qui se charge, grâce au logiciel Mot@Mot, des aménagements
de mise en page.
Côté confort de lecture,
l’objet se distingue par un affichage recto-verso. Pour tourner les pages,
il suffit d’effleurer l’écran dans le même geste que pour
tourner une page.
@folio est donc plutôt un
support de lecture pour le web avec lequel chaque lecteur fabrique son
livre. Cet objet, que ses créateurs ont voulu « low tech »,
est encore sous forme de prototype, mais nous espérons qu’il saura
trouver le chemin de la commercialisation.
--Maya
Kalsé--
|
|