13.
Réponse de 19clics à Marc Laimé
«
Merci d'abord pour votre message et vos félicitations finales.
L'article de 19clics sur le numéro spécial du Canard Enchaîné
était un "billet d'humeur" inspiré par
l'étonnement de constater que la vision qu'a le Canard Enchaîné
de l'internet est exclusivement négative.
C'est bien le propre d'un journal satirique de critiquer et même
de caricaturer. Mais je continue à m'interroger sur le fait que
"l'internet pas net" est présenté comme
un des maux de la société, au même titre que la "malbouffe",
voire que l'ancienne "chronique du front".
Sans perdre son caractère satirique, le Canard présente
des critiques positives sur les livres, les films et même la télé,
pourquoi pas sur l'internet?
Ceci dit, votre dossier spécial comportait nombre d'analyses qui
me paraissent justifiées notamment sur la nouvelle économie.
Sur le fond, je ne pense pas que mes positions, ni celles des autres rédacteurs
de 19clics, puissent être assimilées à celles d'un
courant qui serait "attaché aux idéaux libertaires
fondateurs et manipulé par le capitalisme". Mon libertarisme
est assez mitigé. J'ai pris parti par exemple contre Yahoo et pour
la LICRA.
S'agissant des liens hypertextuels, 19clics a défendu le droit
des internautes comme lecteurs ce qui ne peut être confondu avec
une prise de position pour l'une ou pour l'autre partie dans l'affaire
net2one/presse.
C'est là je crois le coeur de notre divergence. Il m'apparaît
très nécessaire de distinguer sur tout sujet, d'une part
les intérêts et les droits des internautes en général,
d'autre part les stratégies des grands opérateurs économiques.
Cela vaut aussi bien pour les questions de régulation, où
les fournisseurs d'accès tentent d'enrôler les créateurs
de site individuel que pour les questions de presse où les droits
du public m'apparaissent singulièrement bafoués.
Quoiqu'il en soit, votre lettre nous a beaucoup intéressés.
Si vous acceptiez qu'elle soit publiée dans le prochain numéro
de 19clics, cette discussion pourrait se poursuivre avec les lecteurs.
Cordialement.»
Edgar
Lulle (edgar.lulle@caramail.com)
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