3.Julia
Fiona Roberts reprend juliaroberts.com
L'organisme
qui gère les noms de domaine, l'I.C.A.N.N, vient de prendre une
décision importante en considérant qu'une personnalité
célèbre avait des droits sur son nom qui lui permettait
de récupérer les noms de domaine déposés par
des indélicats.
La plaignante était Julia Fiona Roberts, l'actrice de Pretty Woman
et Erin Brockovich.
La défense était Russel Boyd, qui dans son genre semble
lui aussi être un artiste, dans la catégorie comique. Pour
justifier qu'il n'avait pas demandé à Julia Roberts l'autorisation
de déposer son nom, Boyd a dit à la commission qu'il trouvait
J.Roberts "nifty crazy wacko cool". Lui, en tout cas,
vraiment wacko cool, ne s'était pas contenté de déposer
le nom de l'actrice et de plusieurs autres célébrités,
il les avait mis aux enchères sur ebay et venait de se voir proposer
2550 dollars pour juliaroberts.com (c'est donné).
Cette affaire est le cas 2000.0210 du Centre d'arbitrage et de médiation
de l'Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle,
qui règle ces questions pour l'ICANN.
Les arguments de la commission sont les suivants:
1/
Il y avait confusion d'identité.
2/ L'actrice a un intérêt légitime,
la commission citant ici une décision récente de la justice
anglaise qui considère que, traditionnellement ("common law"),
des éléments de propriété industrielle sont
attachés au nom de l'auteur.
3/ Wacko Cool Russel Boyd n'a pas d'intérêt
légitime, n'ayant ni réellement exploité commercialement
le site qu'il avait créé, ni pu prouvé qu'il était
connu couramment sous le nom retenu pour le domaine, ni fait un usage
loyal, non commercial du nom de domaine. Ce dernier cas pourrait protéger
les admirateurs honnêtes et bénévoles des personnalités.
4/ Ergo, Russel Boyd a fait
preuve de mauvaise foi, aggravée par la mise aux enchères.
Cette décision est importante parce qu'elle réintroduit,
dans un domaine où le droit commercial, le droit des marques occupe
pour le moment toute la place, un élément de droit des personnes,
proche des logiques de "droit moral des auteurs" ou de
"droit à l'image". La référence
à la décision anglaise tend à montrer que les écrivains
ou les artistes pourraient éventuellement s'opposer à des
tentatives d'exploitation illicite de leur nom.
Edgar Lulle (edgar.lulle@caramail.com)
Clic officiel:
[http://www.arbiter.wipo.int/domains/decisions/html/d2000-0210.html]
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