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N°8 |
bi-mensuel
de l'internet
culturel
et politique
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3.
Attention! syndication Le Web a donné à cette forme de commerce de contenus une actualité nouvelle. Plusieurs raisons à cela: d'abord la nécessité de construire des sites riches et mis à jour régulièrement avec des équipes réduites et sans moyens d'investigation particuliers. Ensuite, le développement du modèle économique du "gratuit" pour l'utilisateur-lecteur final impose une rémunération en amont, réalisée dans le commerce entre entreprises. Ainsi, d'une situation où il n'y avait que quelques fournisseurs de contenus pour de nombreux clients, on passe à celle où chaque publication peut être client et fournisseur, syndicateur et agrégateur. La syndication pose de nombreuses questions qu'il faut se hâter de poser tout en ne précipitant pas les réponses à donner. Le droit d'auteur: s'il est maintenant probable que la question de la rémunération des auteurs des articles se résoudra par la voie des contrats, même si cela fait et fera l'objet de luttes fortes, c'est ici le droit moral qui risque d'être mis à mal. En effet, tant que les contenus vendus sont des informations factuelles ou supposées telles: météo, cours de la bourse, état du trafic routier, etc., il en va tout autrement dès qu'il s'agit de commentaires ou d'articles de fonds. Comment s'appliqueront ou pourront s'appliquer les clauses de conscience des auteurs, refusant que leurs articles puissent se trouver dans tel ou tel type de publications? La déontologie: la syndication de contenus appelle la syndication de marchandises... Imaginons un portail consacré aux chevaux, achetant des fils d'information consacrés au hippisme. Les auteurs des articles ne maîtriseront pas la contiguïté de leurs écrits avec tel ou tel dispositif de pari, telles ou telle proposition d'achat de selles ou d'éperons. Prenons un thème moins anodin et toutes les craintes sont alors possibles. A un niveau supérieur, c'est bien la question de l'information qui est posée. Si tout contenu peut être vendu au kilo pour être mélangé avec tout autre contenu, qui maîtrise l'information? On peut même imaginer des mélangeurs automatiques et des lignes éditoriales robotisées... La valeur d'un article pourrait donc aussi être mesurée par sa capacité à entrer facilement dans le plus grand nombre possible de fils, favorisant ainsi la constitution d'une information édulcorée et sans couleur. C'est aujourd'hui déjà l'impression que donnent certains portails dégoulinant au robinet les mêmes dépêches non commentées. Mais il ne faut pas se hâter. La syndication n'est
pas le seul modèle en marche sur le marché des contenus.
Le modèle d'associations de sites partageant une même
complicité éditoriale, les webrings, peut être
une alternative qui, associée aux modèles du "libre"
change la donne. Et puis, dans un monde uniformisé d'une information
trop resucée, la prime peut aussi aller à l'originalité
et à l'insolence, sauf si celles-ci peuvent également
être automatisées.
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