4. Courte introduction
à la cyberculture
- Grâce
à «Libres enfants du savoir numérique»,
certains textes célèbres de la cyberculture sont enfin
édités en français. La France n’a pas vraiment
connu la cyberculture. Le tournant de l’internet a d’emblée
coïncidé, ici, avec l’essor du commerce électronique
et de la net-économie, sans cette longue période de
démarrage de l’internet qui a justement fourni le terreau de
la cyberculture.
- La cyberculture,
c’est d’abord un phénomène «techno». C’est
la culture des gens qui ont successivement développé
l’ordinateur personnel, la réalité virtuelle, l’internet.
«The Art of Human Computer Interface Design», édité
en 1990 par Brenda Laurel, est un bon exemple de cette première
cyberculture techno. Parmi les auteurs, on relève les noms
d’Alan Kay, Timothy Leary, Ted Nelson, Myron Krueger. Les livres du
journaliste Howard Rheingold, et de Benjamin Wooley (l’excellent «Virtual
worlds» en Penguin Books, 1993) ont fait connaître ce
courant.
- D’emblée,
la cyberculture fait de la politique. Le premier ouvrage de Ted Nelson
s’appelait «Computer Lib» et prônait l’ordinateur
comme instrument de critique des mass-médias. Les ténors
de l’internet (Cerf, Postel), les leaders de certaines sociétés
(Gage chez Sun) se sont rapprochés de Clinton-Gore lors de
leur première campagne présidentielle, pour l’initiative
«autoroutes de l’information». «Libres enfants du
savoir numérique» présente deux courants importants:
les libertariens, avec Perry Barlow et l’Electronic Frontier Foundation
(créée avec Mitch Kapor, le fondateur de Lotus), et
le courant des logiciels libres, dont Stallmann est la figure de proue.
- Et puis,
la cyberculture, c’est la culture sous ses formes habituelles: la
science fiction de Sterling et Gibson (il invente le terme «cyberespace»
dans Neuromancer, en 1984), les interventions de Leary et Burroughs
(«La révolution électronique»), les références
à Barthes et Derrida, les cédéroms de Laurie
Anderson et Peter Gabriel, l’idéologie californienne, mais
aussi la «contre-culture».
Le «User’s
Guide», publié par le magazine Mondo en 1992 est une bonne
introduction à la cyberculture de ces années là.
Avant de devenir une sorte d’Expansion américain de la net-économie,
le journal Wired était aussi un bon témoin de la cyberculture.
- Deux questions
pour finir: qu’est ce que la cyberculture en 2000? y a t il une cyberculture
française ou européenne?
--Edgar
Lulle --
Quelques
références imprimées:
- «The art
of human-computer interface design»; editor Brenda Laurel; Addison-Wesley;
1990. $34.95 US.
- «Virtual Worlds. A journal in hype
and hyperreality»; Benjamin Woolley; Penguin Science; 1993. -
£6.99.
- «Computer Lib»; Ted Nelson;
Redmond: Tempus; 1987.
- «Neuromancien»; William Gibson;
J’ai lu SF; 1992.
- «La révolution électronique»;
William Burroughs; traduction de l’édition allemande de 1970;
Maldoror presse,b.p 439, 25079 Besançon cedex. 55FF. (dans le
genre copy ultraleft; vous devriez pouvoir trouver une édition
plus officielle; merci de nous l’indiquer).
- «A User’s Guide to the New Edge»;
Rudy Bucker, R.U. Sirius & Quenn Mu; Mondo 2000; Thames and Hudson;
1993.£12.95.180FF.
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[http://www.19clics.com] - avril 2000
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