édition du 25 avril 2000 

Numéro spécial
"Libres enfants du savoir numérique"

 

bi-mensuel de l'internet
culturel et politique

4. Courte introduction à la cyberculture 

  1. Grâce à «Libres enfants du savoir numérique», certains textes célèbres de la cyberculture sont enfin édités en français. La France n’a pas vraiment connu la cyberculture. Le tournant de l’internet a d’emblée coïncidé, ici, avec l’essor du commerce électronique et de la net-économie, sans cette longue période de démarrage de l’internet qui a justement fourni le terreau de la cyberculture.

  2. La cyberculture, c’est d’abord un phénomène «techno». C’est la culture des gens qui ont successivement développé l’ordinateur personnel, la réalité virtuelle, l’internet. «The Art of Human Computer Interface Design», édité en 1990 par Brenda Laurel, est un bon exemple de cette première cyberculture techno. Parmi les auteurs, on relève les noms d’Alan Kay, Timothy Leary, Ted Nelson, Myron Krueger. Les livres du journaliste Howard Rheingold, et de Benjamin Wooley (l’excellent «Virtual worlds» en Penguin Books, 1993) ont fait connaître ce courant. 

  3. D’emblée, la cyberculture fait de la politique. Le premier ouvrage de Ted Nelson s’appelait «Computer Lib» et prônait l’ordinateur comme instrument de critique des mass-médias. Les ténors de l’internet (Cerf, Postel), les leaders de certaines sociétés (Gage chez Sun) se sont rapprochés de Clinton-Gore lors de leur première campagne présidentielle, pour l’initiative «autoroutes de l’information». «Libres enfants du savoir numérique» présente deux courants importants: les libertariens, avec Perry Barlow et l’Electronic Frontier Foundation (créée avec Mitch Kapor, le fondateur de Lotus), et le courant des logiciels libres, dont Stallmann est la figure de proue.

  4. Et puis, la cyberculture, c’est la culture sous ses formes habituelles: la science fiction de Sterling et Gibson (il invente le terme «cyberespace» dans Neuromancer, en 1984), les interventions de Leary et Burroughs («La révolution électronique»), les références à Barthes et Derrida, les cédéroms de Laurie Anderson et Peter Gabriel, l’idéologie californienne, mais aussi la «contre-culture». 

  5. Le «User’s Guide», publié par le magazine Mondo en 1992 est une bonne introduction à la cyberculture de ces années là. Avant de devenir une sorte d’Expansion américain de la net-économie, le journal Wired était aussi un bon témoin de la cyberculture. 

  6. Deux questions pour finir: qu’est ce que la cyberculture en 2000? y a t il une cyberculture française ou européenne?

  7. --Edgar Lulle -- 
Quelques références imprimées:
- «The art of human-computer interface design»; editor Brenda Laurel; Addison-Wesley; 1990. $34.95 US. 
- «Virtual Worlds. A journal in hype and hyperreality»; Benjamin Woolley; Penguin Science; 1993. - £6.99. 
- «Computer Lib»; Ted Nelson; Redmond: Tempus; 1987. 
- «Neuromancien»; William Gibson; J’ai lu SF; 1992.  
- «La révolution électronique»; William Burroughs; traduction de l’édition allemande de 1970; Maldoror presse,b.p 439, 25079 Besançon cedex. 55FF. (dans le genre copy ultraleft; vous devriez pouvoir trouver une édition plus officielle; merci de nous l’indiquer). 
- «A User’s Guide to the New Edge»; Rudy Bucker, R.U. Sirius & Quenn Mu; Mondo 2000; Thames and Hudson; 1993.£12.95.180FF.



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